Un film familial de Noël meilleur que la moyenne, entre la comédie et le drame de mœurs, porté par sa fabuleuse distribution. Un film qui fonctionne lorsqu'il est drôle, mais qui devient bien trop quétaine quand il est sentimental. Et c'est un peu trop souvent.
Chaque année, à l'approche des Fêtes, les studios présentent leurs films familiaux de la saison. Ils veulent profiter des vacances pour attirer les familles au cinéma. Sans pouvoir leur reprocher, disons qu'on a souvent droit à des comédies romantiques un peu banales, des films sur les valeurs familiales qui ne valent pas la peine d'être vus. Cette année, on a droit à La famille Stone, une comédie dramatique très indécise, mais un film meilleur qu'à l'habitude. La distribution est solide, l'histoire étonnamment intéressante, mais les nombreux clichés et certains moments plus sensibles qui deviennent vite irréalistes à l'extrême gâchent une partie du plaisir.
C'est Noël et la famille Stone se prépare à célébrer. Kelly et Sybil, les parents très progressistes de Susanna, enceinte et déjà mère d'une petite fille, d'Amy, jeune rebelle qui n'a pas la langue dans sa poche, de Ben, un coureur invétéré, de Thad, homosexuel, sourd et qui a un copain noir, et d'Everett, qui invite pour l'occasion sa copine Meredith, une carriériste coincée, réunissent tout ce beau monde dans la maison familiale. Malgré tous ses efforts, Meredith ne parvient pas à se faire apprécier de la famille et doit appeler sa sœur Julie à la rescousse. À son arrivée, la jeune femme est vite séduite par la famille et inversement, mais tout particulièrement par Everett, tandis que Ben se rapproche, lentement mais sûrement, de Meredith.
Une histoire somme toute assez complexe, qui se tient la plupart du temps. En fait, les événements qui s'enchaînent ont même un intérêt grandissant tandis que l'histoire se complexifie (parce que oui, ça devient plus complexe encore…incroyable!). Malheureusement, cette Meredith qui n'arrive pas à s'intégrer à sa belle-famille agit souvent comme une idiote et s'attire bien des malheurs qu'elle semble mériter. En fait, on en vient à se demander comment elle peut plaire à Everett. Alors pendant les disputes, on reste là à se dire que tout aurait pu être réglé si rapidement et facilement avec un peu de conscience et de bonne volonté. Une scène en particulier, où Meredith s'entête à développer une théorie sur l'homosexualité, devient vite une cacophonie qui, dans la vraie vie, aurait été facilement évitée.
Dommage que l'avalanche de personnages stéréotypés au maximum soit apparemment une tentative un peu simpliste pour faire accepter les différences de tout le monde en cette période de partage et d'acceptation. Sauf que c'est un peu trop fort quand on parle de racisme, d'homophobie, de mari absent et de maladie grave en même temps, surtout quand l'ambiance installée jusque là est drôlement plus festive. Et on ne peut parler de drame latent, puisqu'il n'est ni caché ni primordial, il est plutôt comme l'humour dans les drames conventionnels, saupoudré pour détendre l'atmosphère. Sauf que là c'est l'inverse. Bien sûr, c'est touchant, mais c'est trop pour une seule comédie, et pas assez pour un seul drame.
Les performances de Diane Keaton, Rachel McAdams et Sarah Jessica Parker particulièrement s'avèrent toutes excellentes, bien senties et très dévouées à l'avancement du récit. Keaton particulièrement est rayonnante, parfois drôle, parfois touchante, et son expérience lui permet de littéralement porter les scènes les plus intenses sur ses épaules. Un travail d'ensemble très impressionnant.
La famille Stone est donc un film des Fêtes plus rigoureux que d'habitude. Plus sérieux, moins simpliste, mieux construit et mieux joué aussi. Cependant, il reste encore quelques symptômes du mélodrame qui sont bien regrettables, parce que l'expérience est agréable à regarder.
Un film familial de Noël meilleur que la moyenne, entre la comédie et le drame de mœurs, porté par sa fabuleuse distribution. Un film qui fonctionne lorsqu'il est drôle, mais qui devient bien trop quétaine quand il est sentimental. Et c'est un peu trop souvent.
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