Si le premier opus animé des aventures de la famille Addams était ennuyant, celui-ci est soporifique. Même si on a décidé de miser sur le personnage le plus intéressant de la bande - la brillante et cynique Mercredi - l'emballage est tout aussi grossier et prévisible que la dernière fois. Les scénaristes n'arrivent jamais à tirer le meilleur de la flegmatique protagoniste ou de ses extravagants acolytes. Malgré leurs nombreux efforts pour engendrer les rires, la plupart des blagues - surtout scatologiques et physiques - tombent à plat. La clé du succès de la franchise se trouve dans son humour noir, mais on semble l'avoir délaissé ici au profit d'un cabotinage enfantin futile.
Dans ce second film, Gomez décide d'organiser un voyage en famille alors qu'il a l'impression de ne plus être aussi près de ses enfants qu'auparavant. Juste avant leur départ, un avocat se présente à la résidence des Addams et leur annonce qu'il veut faire passer un test d'ADN à Mercredi afin de confirmer que sa femme et lui sont bien des parents de la fillette, parce qu'un scientifique milliardaire de Sausalito prétend être le géniteur de l'intelligente et machiavélique petite. Comme Mercredi se sent incomprise chez les Addams, elle croit que ce Cyrus Étrange pourrait bien être son vrai père.
Même si elles sont peu nombreuses, le film renferme bien quelques séquences amusantes, dont une, cocasse, dans un bar dans la Vallée de la Mort mettant en scène Mercredi et Max, le majordome à l'allure de Frankenstein. Il faut dire aussi que certains jeux de mots macabres (représentatif de la culture Addams) ne passent pas le mur de la traduction. Parfois, dans la version française, le gag est beaucoup moins évident. Reste qu'on se réjouit d'entendre un doublage québécois. Ludivine Reding fait une Mercredi convaincante, nonchalante à souhait.
On peut faire passer bien des messages à travers les personnages noirs et décalés de la famille Addams. Dommage qu'on ne se contente pourtant que de quelques explosions, d'un humour inhibé et d'un récit puéril... La qualité de l'animation est au rendez-vous (la plupart du temps), mais c'est bien loin d'être suffisant pour justifier la fadeur de tout le reste. On espère que ce deuxième film sera le dernier.