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Critique La Doublure
Revoici Francis Veber qui nous revient après nous avoir laissé sur notre faim avec son dernier film Tais Toi!, cette fois-ci on retrouve le personnage fétiche du réalisateur que nous voyons au fil des années évolués, changés (différents acteurs l’ont incarnés) dans un fil style Vaudeville: la doublure. Le réalisateur se force de pouvoir créer un duo pouvant ainsi remplacer au mieux celui qu’il avait réuni il y a de cela quelques années sur 3 films: Pierre Richard et Gérard Depardieu, le réalisateur n’a hélas jusqu’à maintenant réussit à retrouver un duo aussi performant, aussi complice à part dans Le diner de Cons, superbe adaptation de sa pièce de théâtre, faisant aussi pour la même occasion, la meilleur performance au box-office du réalisateur (on verra ce que le remake américain donnera), le moins que l’on puisse dire c’est que Gad Elmaleh s’en sort avec les honneurs, arrivant parfaitement à ce mettre dans la peau du personnage, Sa partenaire à l’écran Alice Taglioni quant à elle a plus du mal lorsqu’il s’agit de débiter le scénario. Ainsi le réalisateur se rabat sur les têtes habituels de ces comédiens avec qui il a déjà fait bons nombres de films, qui malgré des seconds rôles très restreints arrivent tout de même à retranscrire au mieux l’univers de Veber. Pour ce qui est de Dany Boon qui nous avait aussi proposé une interprétation dans le même genre dans mon Meilleur ami arrive à s’en sortir sans jamais vraiment s’imposer. Dommage, il aurait pu trouver une belle place dans les films de Veber.
Pour ce qui est du scénario, Veber n’arrive malheureusement pas, bien que l’on soit toujours dans l’esprit que l’on connait bien à force du réalisateur, à réitérer le talent du Diner de cons, les gags ici manquent assez de piquants, dommage pour une comédie signé Veber dont on s’était habitué à rire devant des situations vraiment cocasses de ces précédents films, ici on rigole surtout grâce au personnage de Dany Boon (d’ailleurs l’ensemble des meilleurs passages se trouvent dans la bande annonce). Ici le scénario part plus dans l’enchainement de petites saynètes sans véritable transition, plutôt que de suivre un fil conducteur qui pour le coup aurait permis de donner une plus importante grandeur au film. Peut-être que la magne Pignon est en train de s’épuiser, laissant entrevoir des tiédeurs dont on ne peut accepter venant d’un de nos meilleurs réalisateurs comiques français. L’histoire est ici plus décousue que les précédents scénarios, bien que le film se vaut dans le registre vaudeville, était ce bien la peine de faire des saynètes de cette manière où les situations comiques sont amenés assez lourdement, pourtant le film démarrait bien avec une situation comique dont seul Veber a le secret (bien que la pilule scénaristique est dur à avaler), bien que la suite tombe dans un scénario bateau et sans grand rebondissement, le réalisateur est grandement aidé par le casting dont il dispose (encore une fois les acteurs/actrices sauvent le film d’un désastre), peut être que ce casting pèse trop lourd pour se réalisateur qui nous avait déjà montré par le passé sa maitrise des quiproquos et autres situations rocambolesques tout en s’appuyant sur chacun des acteurs. On note toutefois que pour la première fois, une femme occupe l’un des rôles principaux, peut-être aurait-il fallu quelqu’un d’autres qu’Alice Taglioni. Le film se rapproche donc doucement de ce que le réalisateur avait offert avec le diner de Cons, sans toutefois le dépasser. Ainsi Veber permet aussi à Gad Elmaleh de proposer un Pignon plus moderne, certes benêt mais pas con, faisant ainsi oublier en quelque sorte le scénario qui sent quelques peut le réchauffer, Pignon donne ici donc une autre image, complètement différente que ce que Veber proposait: un Pignon, simple d’esprit mis en scène dans des situations ridicule qui visaient à montrer le ridicule et la connerie humaine que de se moquer de cet abruti, dommage que Elmaleh qui montre plus un Pignon constipé soit en retenu dans certaines scènes, on a tout de même échappé au pire vu que Veber avait demandé à Jamel au début. En tout cas, le film arrive à faire oublier la crise dans la comédie française en se démarquant des autres, bien qu’on ait pu attendre un peu mieux de Veber, mais il arrive toujours à nous faire décrocher des sourires lorsqu’il l’a prévu ou voulu, on retrouve aussi un peu son côté faire de l’horlogerie suisse (peut de bons réalisateurs arrivent à faire cela). Ainsi Veber qui ne semble toujours pas avoir trouvé le digne successeur de Pierre Richard se contente de présenter des «doublures», au vu des résultats, il a encore de quoi nous faire rire.