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Amen.
Ce film a été choisi par la Pologne, cinématographie plutôt rare sur les écrans, pour concourir à l’Oscar du meilleur film étranger. Et il a été parmi les finalistes bien que « Parasite » ait bien entendu rafler la mise. « La Communion » est un bon film, pertinent et intéressant qui plus est, mais de là à recevoir autant d’éloges, il y peut-être un pas que nous ne franchirons pas. L’histoire narrée ici apparaît en premier lieu possible mais, plus elle avance, moins elle le devient et vire à l’improbable. Et pourtant, c’est bien une incroyable histoire vraie qui est portée à l’écran. Du genre qui fait les choux gras des journaux tellement elle est folle. Mais le film ne fait cependant que s’en inspirer, difficile donc de démêler le vrai du faux dans le scénario. Et elle nous semble tout de mê
On y voit donc un repris de justice devenir prêtre d’un petit village rural de Pologne par le biais d’un concours de circonstances heureux. Il va peu à peu s’attirer l’amitié de certains membres de la communauté mais aussi l’animosité d’autres. « La Communion » choisit fort heureusement de traiter cette histoire sous le versant du drame. C’est une histoire basée sur le principe d’imposture, un procédé narratif employé de manière régulière au cinéma du carton « Arrête-moi si tu peux » de Spielberg à « Le Talentueux Mr. Ripley » de Minghella. Cela fonctionne très bien ici et les différentes sous-intrigues que le script convoque se marient bien, cristallisées autour d’un malheureux accident de la route dont les conséquences divisent la communauté. On est captivé par ce qui se joue à l’écran hormis peut-être une histoire d’amour pas vraiment nécessaire et qui fait parfois accessoire ou apparaît comme un passage obligé inutile. On ne ressent pas non plus assez l’étau inéluctable qui se resserre autour du protagoniste principal mais on s’amuse de la manière dont il endosse avec réussite la soutane et tout ce que cela implique. Les différents personnages qu’il va rencontrer et les situations qui en découlent sont fluides et le tout est psychologiquement intéressant et pertinent.
Mais la force principale de « La Communion » est clairement son incroyable acteur principal, quasiment de tous les plans. Bartosz Bielenia, et son regard bleu transperçant, offre une performance toute aussi dingue que l’histoire dont il est le héros. Dans la violence, la peur ou l’empathie, il est impeccable et impressionnant. Le film de Jan Komasa est donc plutôt une réussite qui lui doit beaucoup. On y disséque également intelligemment la force de la religion (et des non-dits) dans les campagnes de Pologne très pieuses et la manière dont les secrets et les magouilles prévalent dans ces coins reculés. L’étude humaine est donc aussi de la partie avec brio ainsi qu’une mise en scène travaillée dotée d’une photographie volontairement froide en accord avec le contexte. En revanche, on a du mal à comprendre la dernière séquence ultra-violente et qui tranche totalement avec le reste du long-métrage. Elle marque l’esprit, notamment l’ahurissant dernier plan, mais elle semble tirée d’un autre film du type « Fight Club ». Etrange manière de conclure.
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