Cela faisait très longtemps que M. Night Shyamalan ne nous avait pas offert un bon film original. Split et Glass n'étaient pas mauvais, mais ils étaient des spin-off/suites de son succès Unbreakable. Voilà donc qu'on se réjouit par l'efficacité de Knock at the Cabin, une oeuvre attachée à aucune autre de sa cinématographie passée, mais retrouvant le style à la fois inquiétant et intrigant de Sixth Sense et Signs.
Dans ce nouveau long métrage, Andrew, Eric et leur petite fille Wen vivent des vacances de rêve dans un chalet rustique isolé de la population. Tout se passe merveilleusement bien jusqu'à ce que quatre inconnus débarquent dans leur petit coin de paradis. Ils demandent de discuter avec eux. Quand la famille refuse de leur ouvrir la porte, les quidams n'ont d'autres choix que d'entrer par effraction et de ligoter les locataires. Les vandales prétendent avoir eu des visions et selon celles-ci, Andrew, Eric et Wen sont les élus, ils ont la chance de prévenir la fin du monde. Pour ce faire, ils doivent tuer l'un des leurs. S'ils refusent, de terribles fléaux s'abattront sur l'humanité, entraînant son anéantissement, jusqu'au dernier souffle de vie.
Comme c'est généralement le cas avec les oeuvres de M. Night Shyamalan, il y a beaucoup de potentiel dans le synopsis, dans l'histoire proposée. Mais, après avoir vu Old, nous restions sur nos gardes, conscients que « beaucoup de potentiel » ne veut pas nécessairement dire : film génial. Ici, les sceptiques (en l'occurrence, nous) ont été confondus. Knock at the Cabin nous tient en haleine du début à la fin. En tant que spectateur, on tergiverse sans cesse : ces quatre inconnus sont-ils des prophètes ou des charlatans? La réponse arrive à la toute fin et ne déçoit pas.
Qui aurait cru que Dave Bautista était finalement un excellent acteur? Bien qu'il figure au générique de nombreux films ces dernières années, l'ancien lutteur n'avait pas eu l'occasion de prouver l'étendue de son talent avant ce film. En tant que leader du clan des illuminés, il fait preuve d'une étonnante bienveillance. Il expose la fin du monde à ses otages avec douceur et sérénité. Il brille dans ce rôle, au point de faire de l'ombre à ses covedettes, pourtant, elles aussi, très talentueuses. La réalisation intime, parsemée de plans serrés, rend le suspense psychologique oppressant et crédible, malgré son approche chimérique. De son film se dégage un sentiment d'étrangeté qui nous habite jusqu'au défilement du générique. Il y avait bien longtemps que M. Night Shyamalan n'avait pas réussi ce coup-là!
Knock at the Cabin est un très bon film. Le concept aurait pu être davantage raffiné, mais, dans l'ensemble, la mythologie fonctionne bien et on obtient l'effet escompté.
Précisons qu'ici la traduction est excellente.