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Mauvais
Ce film est.... tout sauf facile à suivre. Vraiment, le scénario s'en va dans toutes les directions et le spectateur reste là médusé. Plus le film avance, on se perd dans toutes sortes de situations plus improbables les unes que les autres. Mauvais, malheureusement.
tout en retenue
Ça aurait été facile d'en faire trop, d'ambitionner facilement, d'exagérer de façon démesurée. Pourtant, avec son désir de conserver une vision propre à lui, en gardant une démarche d'auteur plus que respectable, Richard Kelly signe son film le plus modeste à ce jour, en nous présentant un thriller élégant évoquant avec brio les années 70 et tout ce qui vient avec.
Certains accorderont ces concessions aux contraintes commerciales que Kelly a malgré lui dû céder pour tenter de joindre un public plus près que celui qui tend à le rejeter depuis le tout début. Puisqu'on doit se l'avouer, Richard Kelly, jeune réalisateur de 34 ans, est un des grands mal-aimés de Hollywood. Si son premier film, après l'échec au Box-office qu'il a connu est vite devenu un film culte en reprenant tout le succès qu'il méritait une fois arrivé en dvd, son deuxième, le magnifique Southland Tales a vécu une détresse tout à fait terrible. Hué et détruit à Cannes, sortie limitée en salle et oubli en dvd.
Pour beaucoup, The Box se voit comme la dernière chance à ce réalisateur de grand talent de se reprendre, d'offrir ce qu'il sait faire de mieux et si ça ne fonctionne pas, il y en a sûrement qui seront heureux d'enfin voir Kelly se faire enterrer et oublier à jamais.
Il ne faut pas croire les critiques. Voilà mon premier avertissement.
Les films de Richard Kelly sont toujours détestés et vite condamnés. Pourquoi? Parce que ce ne sont pas des films faciles d'approche. Ils sont souvent lourds, mais également puissants dans leur force de réflexion. Kelly crée des films qui méritent une attention précise et poussée qui doivent être vus et revus pour mieux être assimilés, compris. C'est également en créant des univers particuliers en ramenant souvent à l'avant-plan des thèmes récurrents qu'il prouve à quel point sa démarche d'auteur est précise et particulière. De plus, en conservant une approche similaire sur les vrais ressorts de l'esprit humain sur ce qui pousse réellement le contrôle de l'être humain, de son esprit, de sa pensée, Kelly parvient à apporter des réflexions dirigés qui ne montrent pas plusieurs versions d'un même sujet, mais bien une élaboration de ce qu'il recherche.
Après avoir visité les années 80 et le futur pré-apocalyptique, on tombe dans des années 70 très sombres et monotones grandement supportés par cette reconstitution soignée dans tous les détails possibles, ainsi que dans cette photographie léchée, gracieuseté de Steven Poster, son grand collaborateur.
Il y a également un effort magnifique du côté de la musique qui comme à l'habitude, contribue grandement à l'ambiance souhaitée, recherchée. Ce n'est plus un secret, Richard Kelly s'arrange toujours pour bien s'entourer de ce côté. Pour Donnie Darko il a eu droit à la participation plutôt mystique de Michael Andrews ainsi qu'à la magnifique reprise de Mad World de Tears for fears par Gary Jules (version qui a eue droit à une nouvelle vie grâce à une publicité pour le jeu Gears of war). Pour son Southland tales, c'est Moby qui, grand admirateur de son premier film, a accepté l'invitation de faire la musique du prochain, grande décision. Pour The Box, c'est trois membres du groupe canadien, voire montréalais, Arcade Fire qui signe une musique autant élégante qu'intrigante, autant inconfortable que mystérieuse, autant magnifique que terrifiante. Évoquant également le travail tout en cordes de Michael Giacchino pour la télésérie Lost, comme l'histoire en elle-même.
En ce sens, Richard Kelly pourrait travailler pour la Dharma tellement l'expérience qu'il tente de démontrer avec son plus récent film en semble issue. Seulement, cette ressemblance s'arrête à cette décision d'appuyer ou non sur le bouton (dans un délai de 24h qui permettra à ceux testés de recevoir un million de dollars, mais également de tuer quelqu'un qu'ils ne connaissent pas dans le monde).
Inspiré d'une nouvelle de Richard Matheson, Kelly s'approprie l'histoire pour mieux faire ressortir ses idées, y mélangeant habilement un côté plus fantaisiste ayant recours à la science-fiction.
Prenant son temps pour mettre en scène son élégant thriller, le film captive et attire notre attention alors que l'angoisse prend d'assaut une presque majorité des scènes et que les questions ne cessent de se multiplier, sans nécessairement avoir de réponses soient concises, soient réelles.
Le film expose, mais dispose très peu, ce qui s'avère être une excellente chose et doit certainement être en accord avec les principes les plus justes de ce cher Kelly.
On ne risque pas de rester indifférent face au film tellement diverses émotions nous traversent et que l'effet de cycle infernal (commun à ses univers) s'avère puissant.
Peut-être pas un grand film, mais encore la preuve, que le talent et l'audace de Richard Kelly n'est pas à rejeter, mais bien à supporter.
D'autant plus que ce qu'il parvient à faire de Cameron Diaz, jouant ici de façon surprenante en toute retenue, est plutôt convainquant et étonnant (surprise qu'il n'avait pas hésité à laisser paraître avec des résultats faisant offices d'exploits comme avec les The Rock, Sarah Michelle Gellar, Sean William Scott et Justin Timberlake dans son film précédent). En ce sens, en ne reprenant jamais les mêmes acteurs pour les rôles principaux, de film en film, mis à part quelques récurrent pour des rôles beaucoup plus secondaires, Kelly contribue beaucoup à créer ces univers fort différents et uniques.
En somme, un nouveau film fort efficace qui laisse encore dégager le grand talent d'un cinéaste d'attention, méprisé à tort, fort d'une vision bien à lui qui mérite beaucoup plus d'éloges qu'il n'en reçoit.