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Film fort complexe et intelligent conçu pour les passionnées du cinéma, il invite à une intéressante conversation
L'intelligence émotionnelle artificielle
Ce n’est pas un film facile à suivre, mais la réflexion est intéressante. Est-ce des vies antérieures ou une projection de l’I.A ? Plusieurs indices suggèrent que ce sont des niveaux de conscience, un peu comme dans Inception. Gabrielle rencontre Louis, son âme-soeur, avec qui développe a une relation de plus en plus compliquée au fil de ses vies.
Le jeu de séduction tout en subtilité qui se déroule à Paris en 1910 subit l’usure du temps dans un Los Angeles rétro-futuriste où le couple peine toujours à se former. La musicienne devient mannequin et l’art fait place à la quête de célébrité. Si la critique sociale est évidente, la transformation des émotions ne manque pas de subtilité. La peur, qui joue un rôle clé dans l’histoire, nous montre ses visages les plus improbables. Bertrand Bonello s’intéresse à l’évolution des sentiments et comment ils influencent notre vision du monde.
Contrairement à Inception qui nous en mettait plein la vue, La bête requière notre imagination et notre indulgence. À l’image du couple qui se languit, Bonello nous refroidi constamment. Son histoire est tordue et demande un certain recul pour être comprise. Léa Seydoux est transcendante. George MacKay est moins expressif (peut-être est-ce une directive du réalisateur). Il en résulte un film déstabilisant où les attentes du spectateurs sont mises à rude épreuve. Je le conseille et à celles et à ceux qui aiment bien ne pas tout comprendre tout de suite.