Comme bien des films, à cause de la pandémie, Free Guy a été souvent déplacé au calendrier des sorties. Il y avait un intérêt évident pour cette production ludique de 20th Century; nous étions impatients de découvrir si Shawn Levy répondrait aux attentes élevées des cinéphiles et des gamers. On peut dire que c'est mission accomplie!
Free Guy est un heureux mélange entre Ready Player One et The Lego Movie. On suit les aventures de Guy, un PNJ (un personnage non-joueur dans un jeu vidéo) qui fait toujours les mêmes gestes jour après jour sans se poser de questions. Mais, par un bel après-midi, il croise la femme de ses rêves et décide de changer sa vie. En posant de bonnes actions, il gravit les niveaux et devient une véritable star. Dans le monde réel, Millie tente de prouver que ses idées ont été volées par le concepteur de Free City. Avec son avatar, Molotov Girl, elle s'alliera avec Guy dans le jeu afin d'amasser des preuves de ce qu'elle prétend.
Ryan Reynolds est hilarant sous les traits de ce personnage désinvolte et attachant. On voudrait tous avoir un Guy dans nos vies! Taika Waititi s'avère, de son côté, un méchant formidable : un homme-enfant diabolique qu'on s'étonne à aimer haïr. Jodie Comer, que plusieurs reconnaîtront de la série Killing Eve, se débrouille aussi plutôt bien dans le rôle principal féminin.
L'humour de Free Guy, à la fois ingénu, actuel et absurde, gagne des points, tout comme la qualité exceptionnelle des effets spéciaux. C'est toujours délicat de présenter un univers virtuel au cinéma. Ça ne doit pas être trop artificiel, ni trop réaliste. Shawn Levy a choisi de présenter son Free City dans des couleurs éclatantes et le monde réel dans des teintes plus monotones, ce qui amène le spectateur à comprendre rapidement dans quel environnement il se trouve.
Le film est aussi bourré d'action : impossible de s'ennuyer! Vous vous surprendrez même à vous avancer au-devant de votre siège afin d'accompagner Guy dans sa quête et l'encourager à terminer sa mission malgré les embuches. Ses nombreuses références à la culture populaire, notamment lors du troisième quart, permettent aussi à la comédie de se qualifier au rang des meilleurs blockbusters de l'été. Bien sûr que Free Guy aurait pu être plus audacieux, plus pointu et incisif, mais on aurait alors perdu beaucoup de sa candeur réconfortante et ça aurait été bien dommage. On aurait peut-être pu se passer de sa finale à l'eau de rose, mais, encore là, les bons sentiments font partie de son charme.
Même si le studio n'avait pas prévu une sortie à cette période de l'année, il n'y avait pas de meilleurs moments pour faire paraître ce film rafraîchissant et sans prétention. On avait un grand besoin de Guy ces jours-ci.