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Non ce n'est pas Jack!
On est vraiment étonné que cette toute aussi étonnante affaire de serial-killer dans les années 60, d’ailleurs bien avant la naissance de ce mot explicité dans la série « Mindhunters », n’ait pas été adapté plus tôt une seconde fois (après la version de 1968 de Richard Fleischer). C’est chose faite et réparée avec ce long-métrage de prestige mais destinée à une plateforme, en l’occurrence Disney + qui, via la Fox rachetée il y a quelques années par la firme aux grandes oreilles, l’a produit. Si l’affaire en elle-même demeure mystérieuse et porte encore à ce jour des faits inexpliqués, des zones d’ombres ou des coins nébuleux, elle n’en est pas moins passionnante. En tout cas pour l’époque. Et on aurait aimé que « L’Étrangleur de Boston » contextualise davantage les nombreux et divers aspects de ce cas retentissant en montrant bien le côté inédit de cette série de meurtres violents et sadiques dans des années où baignait l’insouciance. Il manque donc de chair et d’un véritable travail de fond en ce qui concerne le script du film. Un script qui semble juste se servir de l’histoire vraie de ces deux journalistes pour faire un compte-rendu plutôt trivial et illustratif prétexte à un suspense comme on en voit tant. Ensuite, niveau frissons et tension ce n’est guère plus reluisant puisque les meurtres sont peu vus et que les soupçons et la peur inhérente à un tel prédateur est plutôt évacuée au profit d’une enquête factuelle. Enfin, Keira Knightley et ses minauderies n’ont guère leur place dans un policier comme celui-là. Sans être mauvaise, elle n’est pas à sa place. En revanche, il fait plaisir de revoir l’immense Carrie Coon de la non moins immense série « The Leftovers » dans un rôle de femme forte comme celui-ci. Et pourtant on ne s’ennuie pas devant ce film policier plutôt académique sur la forme mais de la bonne façon et à la reconstitution du Boston des années 60 très soignée. On regrette juste que pour insister sur la noirceur de l’affaire, le cinéaste Matt Ruskin, dont c’est le second film après la chronique de quartier new-yorkaise « Crown Heights », se voit obliger d’affliger à « L’Étrangleur de Boston » une photographie grisâtre et terne de la sorte qui amoindrit la beauté des décors et de l’image. Au-delà de ça c’est propre et bien mis en scène même s’il manque, comme sur le versant narratif, de frissons et d’inquiétude dans l’ambiance générale. Le rythme est là (on ne voit pas passer les presque deux heures du film) et on est captivé par l’investigation de ces deux femmes en avance sur leur temps tout comme par les nombreux rebondissements d’une intrigue inspirée de la réalité qui fait la part belle à un système de révélation par à-coups. Un peu complexe mais néanmoins compréhensible, elle fait le jour sur une très étrange affaire et les errements de la police de l’époque. Pas un grand polar d’époque mais un sympathique film policier qui se regarde plus que bien.
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