Depuis le triomphe au box-office de la série The Hunger Games, Hollywood a pratiquement adapté au cinéma tous les récits dystopiques qui lui tombaient sous la main, avec succès (Divergent) ou pas (The 5th Wave). Qu'est-ce qui a permis à The Maze Runner de prendre la forme d'une trilogie au grand écran et pas les aussi compétents The Giver ou Ender's Game qui se sont arrêtés après un seul film? De la chance... et surtout un premier épisode plus que satisfaisant, qui empruntait avec intelligence au classique Lord of the Flies.
La magie était malheureusement absente du deuxième tome et cette conclusion ne fait pas exception. Pas que The Death Cure ne remplisse pas son simple mandat, bien au contraire. Il s'agit d'un divertissement bien huilé, qui alterne entre les moments d'action et de réflexions (mais pas d'émotions). De quoi ravir le public cible qui se sentira en terrain connu.
C'est justement ça le problème, d'ailleurs. Toutes les surprises mises en place jusque-là fondent comme neige au soleil. Il n'y a plus de révélations, que les enjeux habituels : secourir la race humaine, sauver ses amis et, si possible, devenir une meilleure personne. Comme le dit si bien un des protagonistes, «Le futur est entre tes mains». Merci de nous le rappeler. Et de nous ressortir la plage à la toute fin pour symboliser un nouveau départ, près de six décennies après le chef-d'oeuvre Les 400 coups de François Truffaut.
Le travail derrière la caméra de Wes Ball (qui a réalisé toute la série) est potable sans toutefois élever de façon significative le scénario. Ce dernier est inconfortable lorsque les personnages doivent aligner plus de trois mots - il faudra dire adieu aux dilemmes moraux - et devient beaucoup plus juste lors des instants tendus. Bien que les séquences musclées ne brillent pas par leur originalité (c'est Fast & Furious qui rencontre Resident Evil), leur efficacité demeure indéniable.
L'interprétation d'ensemble est également acceptable. Il n'y a rien de renversant ou d'inoubliable (Will Poulter semble s'ennuyer de Detroit, Patricia Clarkson paraît éteinte), et si Dylan O'Brien qui s'est blessé pendant le tournage ne fait pas toujours un héros bien convaincant, quelques-uns de ses camarades arrivent à se faire valoir dans des rôles dessinés sommairement. C'est le cas de Rosa Salazar, vigoureuse en rebelle sans peur, et d'Aidan Gillen, truculent en méchant à la voix éteinte. Il est le seul à apporter un peu d'humour à ce projet qui se prend terriblement au sérieux.
Rien de tout cela ne fera pourtant oublier les innombrables clichés en place. On a déjà vu ce film maintes fois ces dernières années, raconté pratiquement de la même façon. Et il n'y avait pas ces faiblesses narratives où un camion, un autobus ou un avion arrivait toujours au dernier moment pour sortir les gentils du pétrin. Qui eut crû qu'un jour, on se serait ennuyé de pauvres malheureux qui fuient une menace mortelle dans un labyrinthe périlleux? Le bon vieux jeu du chat et de la souris, qui donne seulement le goût de revoir le premier Maze Runner.