L'autre côté de l'espoir

Sans échapper à une vision quelque peu manichéenne des choses, en angélisant un rien ses héros, et malgré quelques longueurs, le film, lauréat de l'Ours d'argent au festival de Berlin, ébranle et émeut. 

En faisant croiser les parcours d'un jeune réfugié syrien et d'un homme d'affaires finlandais, qui, même dans la cinquantaine avancée, laisse tout tomber pour se refaire, le réalisateur de L'homme sans passé allie deux personnages n'ayant en apparence rien en commun, mais liés par un principe fondamental: le droit de repartir à zéro pour se construire une nouvelle vie. Et c'est très beau.

Sa tragicomédie décalée, humaniste et engagée, est une véritable radiographie de la crise migratoire et de l'attitude des Occidentaux.

Si nous avons du mal à croire totalement et à nous attacher à ses personnages, nous ne pouvons que louer la tentative de Kaurismäki de faire évoluer son cinéma, en essayant de répondre au Havre, et en accordant enfin une vraie place à ce migrant en quête d'une nouvelle vie.

L'autre côté de l'espoir s'avère une pierre de plus à l'édification d'une filmographie résolument à part.