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On assiste... et c'est tout!
Voilà un film qui a majoritairement encensé dans tous les festivals où il a été diffusé et dont on comprend qu’il peut plaire à une certaine élite de la critique cinéma. Mais sans vouloir généraliser ou jeter l’opprobre sur un type de cinéma particulier, il ne faut cependant pas oublier que le septième art a certes vocation à faire réfléchir mais aussi, et en premier lieu, à divertir. Et lorsque c’est les deux, c’est encore mieux. Ici, même si on peut trouver des qualités intellectuelles certaines à « L’Assistante » tout comme un parallèle sociétal raccord avec l’actualité assez intéressant, il faut avouer que cela reste un long-métrage profondément rébarbatif. Et que l’on s’y ennuie copieusement. Et si le but était de nous faire ressentir le labeur et la souffrance au travail de cette jeune assistante, c’est au moins réussi sur ce versant-là.
Si Julia Garner est impeccable en employée insidieusement exploitée et moralement abusée, nous faisant tout à fait ressentir le mal-être et les doutes du personnage par un jeu sobre et constitué d’expressions et attitudes infimes mais révélatrices, le reste de « L’Assistante » n’est pas du même acabit. Le long-métrage de Kitty Green a pour lui le fait d’être très court, limitant l’ennui. Car le postulat est bien trop léger pour passionner ou même faire tenir le spectateur au-delà puisqu’il s’agit d’assister à la journée type d’une assistante dans un bureau de production cinéma new-yorkais. Ce qui veut dire rien de bien passionnant, entre photocopies, cafés et téléphone. Et cela constitue les deux tiers du film! Une œuvre qui confond minimalisme (un peu comme un certain cinéma asiatique) avec austérité (comme certaines œuvres scandinaves comme l’aberrante Palme d’or 2016 « The Square »). Tout est répétitif et plat et on se demande régulièrement quand le film va commencer.
Le sujet en filigrane est bien plus intéressant puisqu’on sent clairement l’influence voire l’inspiration avec l’affaire Weinstein au vu du contexte. Et, plus largement, un film qui surfe sur la vague féministe #me too. Hors, si cela est un gage social et contemporain louable, c’est montré de manière bien trop suggestive et épurée pour qu’on en vienne à être captivé. A chercher l’anti-spectaculaire à tout prix, Kitty Green s’est fourvoyé dans l’abscons et la posture d’auteur car rares sont les moments vraiment édifiants envers ce thème. Un thème qui méritait plus de punch. On préfèrera donc largement le récent « Scandale », bien plus éloquent. On note néanmoins deux bonnes idées. La première est de ne jamais montrer le patron du bureau, ni de vraiment l’entendre, juste de se contenter d’apprécier les réactions de ses collaborateurs envers son comportement, couvert pas une certaine loi du silence. La seconde et de rendre le milieu de la production cinéma bien moins glamour que dans l’inconscient général mais de manière peut-être trop poussive, trop froide et triste. « L’Assistante » aurait pu être passionnant, il est juste laborieux et ascétique.
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