La pression était immense. Après un succès (tant théorique que monétaire) comme The Dark Knight, on n’a pas le droit à l'erreur. Il fallait que The Dark Knight Rises soit à la hauteur des attentes, il le fallait... Heureusement (parce que Christopher Nolan sait ce qu'il fait et sait comment amadouer et envoûter son public), le film saura certainement combler les attentes des fidèles. Tout en finesse et en subtilité (avec suffisamment de « pow pow » et de cascades pour ne pas être considéré comme trop cérébral), le troisième chapitre des aventures de Batman garde en haleine du début à la fin et conserve le même niveau de qualité que ses prédécesseurs. Peut-être que The Dark Knight était légèrement « meilleur » à cause de son aspect novateur et son vilain admirablement cauchemardesque, mais il faut vraiment se creuser les méninges pour parvenir à trouver des défauts significatifs à ce dernier opus de la trilogie de Nolan.
Tom Hardy, tout en muscle et en coffre, fait un travail exceptionnel dans le rôle de Bane (quoique sa voix, toujours en avant plan et outrageuserment écho, l'empêche de paraître vraiment méchant), et Anne Hathaway se débrouille aussi efficacement sous les traits de la Femme-chat. On est loin du sombre et éclaté personnage qu'interprétait Michelle Pfeiffer en 1992, mais on s'attache rapidement à cette voleuse professionnelle au passé trouble. On a su abandonner les aspects plus typés de l'individu - elle ne boit pas de lait et ne se promène pas à quatre pattes en se contorsionnant stupidement - pour ne garder que l'essentiel (ce qui fait avancer l'histoire et lui donne un sens).
Quand les médias avaient annoncé que le vilain du troisième Batman serait Bane, la plupart ont sursauté; c'était un personnage très peu présent dans la littérature et donc, légitimement, pas très aimé. Mais, on faisait confiance à Christopher Nolan, il a su nous prouver qu'il savait ce qu'il faisait, et, encore une fois, nous avions raison de nous y fier. Le méchant est un terroriste redoutable qui parvient à faire un lien intéressant entre le passé du héros et son avenir déchirant. Même s'il n'est pas à la hauteur du Joker pour différentes raisons - moins connu, moins excentrique et moins troublant -, il réussit à boucler adroitement la boucle d'une franchise qui aura marqué à jamais le cinéma.
Évidemment, la qualité de l'image fait aussi la force de ce film au budget de 250 millions $. Christopher Nolan préfère les caméras IMAX aux caméras 3D, et avec The Dark Knight Rises, il nous prouve pourquoi. Quand l'image croît pour prendre possession de cet immense écran, l'éblouissement est incontournable. The Dark Knight Rises bénéficie d'effets spéciaux hallucinants, de décors grandioses et de costumes fantastiques qui méritent d'être vu de cette façon.
Le long métrage se termine d'une manière que l'on aurait pu l'imaginer et répond à bien des questionnements que certains auraient pu se poser (je reste volontairement floue). Qui aurait pu croire que les super-héros représenteraient un jour un standard de qualité au sein de la cinématographie? Iron Man, Spider-Man, Avengers, Batman, sont responsables du succès de l'industrie des dernières années et épatent chaque fois les critiques qui ne peuvent que s'incliner devant tant de panache.