2019 aura été une année cinématographique sous le signe du mensonge, devenant entre autres la pierre angulaire de films aussi différents que Parasite, The Farewell et The Hustle. Que les intentions soient nobles ou pas, toute vérité n'est pas toujours bonne à dire, ce qui est clairement le cas dans The Good Liar.
C'est à cette maxime qu'adhère un arnaqueur (Ian McKellen) passé maître dans l'art de manipuler les gens afin de soutirer leur fortune. Il vient de trouver une proie facile en une riche veuve (Helen Mirren). Tout se complique pourtant lorsque ses sentiments se mêlent de la partie...
Cette adaptation du roman de Nicholas Searle s'applique à bâtir une machination qui en laissera plusieurs pantois. Elle le fait en mélangeant le thriller à la comédie, avec un soupçon de violence. Un amalgame trop souvent défaillant tant le suspense préfabriqué tient rarement en haleine et que les éléments humoristiques laissent de glace. Verbeux et ennuyeux, l'ensemble un brin trop superficiel s'étire en longueur, n'existant pratiquement que pour sa seule surprise finale.
Celle-ci survient après son lot incommensurable de manipulations et de trahisons, de stratagèmes et de retours dans le temps. Le cinéphile découvre enfin le pot aux roses (aisé à deviner)... qui s'avère difficile à avaler. Alors que les enjeux deviennent plus dramatiques, son traitement, lui, n'évite pas l'absurde et les invraisemblances jusqu'à en devenir ridicule. Le tout étant, évidemment, résumé encore et encore afin de ne perdre aucun spectateur.
Capable du meilleur (Gods and Monsters, Kinsey, Dreamgirls) comme du pire (les derniers épisodes de Twilight, The Fifth Estate, la récente relecture de Beauty and the Beast), le réalisateur Bill Condon apparaît ici en petite forme. Sa mise en scène trop sage et consensuelle manque d'attrait, étant enterrée par la jolie partition musicale du complice Carter Burwell. Peut-être est-il temps également de se séparer du scénariste Jeffrey Hatcher, dont leur précédente collaboration - l'à peine supérieur Mr. Holmes - n'avait guère marqué les esprits.
Le seul véritable attrait de The Good Liar réside dans ses têtes d'affiche. Le duo en place est tellement fabuleux et savoureux qu'il en vient presque à éclipser la vacuité de l'entreprise. Sir Ian McKellen s'avère parfaitement dans son élément, livrant une prestation vibrante même s'il a tendance à abuser des mimiques. Devant lui se dresse l'impeccable Helen Mirren qui laisse enfin derrière elle des années de vache maigre (difficile d'oublier sa prestation dans Anna... certainement la pire daube de 2019) pour embrasser un personnage aussi attachant que fascinant. Leur chimie indéniable rappelle quelques couples mythiques de l'âge d'or du cinéma américain comme Spencer Tracy et Katharine Hepburn.
Est-ce suffisant pour sauver le projet en place? Probablement pas. Le long métrage est si mou et calculateur qu'il en devient vite ronflant et lassant. Un désir de divertir et d'épater la galerie qui tombe rapidement à plat par manque d'étincelles.