Dans la même veine qu'un The Notebook, L'amour au présent (We Live in Time) raconte l'histoire d'amour puissante entre deux individus que tout oppose. Le drame romantique de John Crowley brosse le portrait de la talentueuse cheffe Almut et du jeune retraité Tobias sur trois époques, de leur rencontre fracassante à leur fin tragique. Si, au départ, les trames s'entrelacent de façon décousue, elles finissent par se rejoindre au présent, alors que les tourtereaux sont confrontés à une réalité difficile à accepter qui ébranle les fondations de leur amour.
Andrew Garfield et Florence Pugh partagent une chimie phénoménale. Même si les deux acteurs n'ont jamais joué ensemble auparavant, on croit en leur coup de foudre dès les premières secondes. On assiste à la fois à leurs plus grandes joies, comme la naissance de leur fille (une scène qui marque l'imaginaire), ainsi qu'à leurs plus grands chagrins. La pop sucrée de la trame sonore et l'angle tragique et prévisible que prend le récit pourraient faire pencher l'oeuvre vers le mélodrame, mais elle possède une sensibilité et une vulnérabilité qui lui permet d'éviter ce plongeon abrupt vers le cliché. On s'attache d'emblée à ces amoureux imparfaits qui teintent le récit d'une puissante tendresse. Les personnages secondaires sont très effacés, laissant toute la place aux deux protagonistes, qui sont de presque tous les plans. Notons quand même que la petite Grace Delaney, qui incarne leur fillette de trois ans, est irrésistible!
Il faut, bien entendu, être armé de quelques mouchoirs pour braver L'amour au présent. Crowley et le scénariste Nick Payne ont définitivement trouvé la recette pour provoquer une mer de reniflements et de soubresauts dans une salle de cinéma. Les spectateurs en ressortent invariablement avec les yeux rougis et hantés par une pesante mélancolie, et ce même si le film se conclut sur une note d'espoir.
Précisons que, malheureusement, la traduction française internationale vole une partie de douceur au récit. Entendre l'héroïne se fâcher en s'exclamant : « Ah punaise! » ne peut que nous faire décrocher momentanément. Un film à voir, si possible, dans sa version originale.