The Kate Logan Affair est un film ridicule qui atteint des sommets d'imbécilité qui dépassent véritablement l'entendement. Une fois le choc passé, on est encore plus abasourdi; mais que s'est-il passé pour que Noël Mitrani, réalisateur de Sur la trace d'Igor Rizzi, s'intéresse à une histoire aussi ridicule? The Kate Logan Affair raconte les mésaventures d'une policière recrue qui rencontre un jour un vendeur d'assurances en ville pour une conférence et qui, poussée par ses pulsions sexuelles, décide de lui montrer son pistolet, ce qui mène à un accident, puis à une cavale, puis à... Soyons sérieux une minute et remettons un peu d'ordre dans tout ça.
Il faut une panoplie de coïncidences toutes plus forcées les unes que les autres et des personnages profondément débiles pour que l'élément déclencheur du film se mette en place; Benoît dort dans un motel (loin de ses collègues, donc), parce qu'il en a marre du luxe et qu'il veut « se sentir comme dans un film américain »; après une arrestation aléatoire et complètement irresponsable par la policière la plus idiote et irresponsable de l'histoire du cinéma (pratique aussi qu'elle travaille en solo même si c'est une recrue : pas de partenaire, pas de témoin), elle décide d'emmener son arme de service avec elle dans la chambre de motel de son amant marié parce que... le casier de sécurité où elle doit le ranger ne s'ouvre pas; ok, d'accord, c'est poussé un peu mais... est-ce qu'elle n'aurait pas pu retirer le chargeur? Surtout avant de jouer avec?
À partir de là, les événements s'enchaînent et s'avèrent tous plus absurdes les uns que les autres : des policiers incompétents et cabotins au possible, un réceptionniste de motel qui fait une vilaine chute, le fameux truc de faire démarrer une voiture en touchant des fils, le chantage... Les personnages ne cessent de répéter que c'est complètement illogique de fuir la police... et ils ont bien raison. Comment voulez-vous que votre femme apprenne que vous l'avez trompée en lisant un rapport de police dans une petite ville à 10 000 km? Et puis, est-ce vraiment mieux qu'elle apprenne que vous êtes soupçonné d'enlèvement? Il suffit d'un minimum de logique et d'une ou deux secondes de réflexion pour s'éviter un bon lot d'ennuis.
Et de l'ennui, on en retrouve aussi dans la réalisation impersonnelle du film, dans ses dialogues mous et convenus et dans son illustration simpliste de la psychologie de ses personnages (Kate Logan peut mentir, voyez-vous, parce que son père n'est pas mort, il est couché sur le divan). Voilà un film où on peut apprendre que « les voyages d'affaires causent parfois des comportements irrationnels » et dont la morale semble être que tromper sa femme, c'est mal. Et le dernier plan du film, absurde lui aussi, laisse à penser que la crise de la quarantaine, ça pourrait bien vous tuer, même si, selon les calculs, vous devriez vivre jusqu'à 82 ans. Ah, la vie c'est comme ça!
Sans toutes ces coïncidences et ces illogismes, The Kate Logan Affair n'aurait pas existé, parce que son récit n'aurait tout simplement pas eu lieu. Il est donc absolument impossible d'y voir autre chose qu'une suite d'erreurs grossières, peut-être dues à des coupures de budget ou à des scènes supprimées au scénario. Des personnages moindrement intelligents auraient évité cette situation burlesque qui s'empire d'une minute à l'autre. Et si The Kate Logan Affair n'existait pas... on ne s'en porterait que mieux.