Kung Fu Panda est l'une des franchises animées les plus efficaces du cinéma des dernières années. Très moderne dans son approche, elle prône des valeurs d'acceptation de soi et de l'autre, tel qu'il est. Le sympathique panda maladroit, en surpoids, qui a deux papas, n'est certainement pas le genre de héros qu'on avait l'habitude de voir au cinéma. Kung Fu Panda est la preuve d'un sain décloisonnement des mentalités. Le quatrième chapitre ne réinvente rien, mais poursuit efficacement dans la lignée des opus précédents avec un humour lourdaud maîtrisé, des images enveloppantes et des personnages attachants.
Dans cette nouvelle aventure, Shifu annonce à Po qu'il doit devenir le nouveau Chef Spirituel, et ainsi laisser sa place à un autre Dragon Guerrier. Cette nouvelle ne plaît pas du tout au panda, qui s'épanouissait dans ce rôle de protecteur. Avant de léguer son Bâton de la Sagesse à un autre, il doit accomplir une dernière mission, soit empêcher la Caméléonne, une sorcière pouvant se métamorphoser en n'importe quelle créature, d'étendre son pouvoir jusqu'à la vallée de la Paix. Il sera aidé dans sa tâche par Zhen, une renarde rusée et une habile voleuse, qui sait où se cache le lézard machiavélique.
Pas de traces des cinq cyclones dans ce nouveau chapitre, sauf au générique, où ils feront quelques mouvements de kung fu sur une reprise d'une chanson de Britney Spears. DreamWorks avait-il moins de moyens cette fois-ci? Est-ce qu'engager Angelina Jolie, Jackie Chan, Seth Rogen et Lucy Liu faisait un trop gros trou dans le budget? Heureusement, Awkwafina s'avère une digne remplaçante dans un rôle de sidekick. Même si elle nous apparaît d'abord comme une canaille, on finit par s'y attacher et comprendre ses contradictions. La vilaine, par contre, un petit reptile cheffe d'un cartel, n'a pas le panache nécessaire pour faire trembler le Dragon Guerrier amateur de dumplings. D'ailleurs, elle est vaincue sans trop de difficultés par Po lors d'une finale hâtive.
La qualité du visuel de Kung Fu Panda 4, elle, est encore plus grandiose, à certains égards, que dans les volets précédents. La transparence de l'eau, par exemple, et la texture du feu s'avèrent étonnantes. Et c'est sans parler des couleurs riches qui dressent un portrait enviable de l'Asie. Impossible de ne pas avoir une envie soudaine de visiter des temples et des rizières après ce bref aparté dans les contrées chinoises.
L'humour reste l'une des compétences les mieux maîtrisées par l'équipe derrière Kung Fu Panda. Les scénaristes savent comment aller rejoindre l'enfant et, heureusement, ce n'est pas que par blagues de premier degré. Le parent ne s'ennuiera pas non plus. L'action est suffisamment enlevante, et la comédie assez universelle pour rejoindre tout le monde.
Kung Fu Panda 4 n'est pas le meilleur de la franchise, mais nul doute que les petits cinéphiles auront beaucoup de plaisir à découvrir les nouvelles pitreries de Po.