Il y a certains personnages au cinéma que nous affectionnons moins que d'autres; même s'ils sont adorables, graphiquement réussis et qu'ils parviennent à charmer des millions de personnes, ils nous laissent de glace. Le panda Po fait partie de ces protagonistes animés envers lesquels je suis indifférente. Je comprends, bien évidemment, pourquoi les enfants ont été instantanément séduits par son côté balourd et son esprit bonasse, mais ces caractéristiques ne parviennent guère à m'envoûter - comme l'ont fait, par exemple, un WALL-E et un Mike Wazowski. À cause de ce scepticisme face au charisme du héros, je ne peux qu'être mitigée face à mon appréciation de cette suite de Kung Fu Panda.
Bien entendu, la qualité des images est indiscutable. DreamWorks Animation nous a prouvé depuis longtemps - tout d'abord avec Shrek, ensuite avec Madagascar et Megamind - qu'il était un joueur important dans le monde de l'animation aux États-Unis; nous ne nous attendions à rien de moins de sa part. Par contre, atteint de cette même maladie qui contamine tout Hollywood, le long métrage a opté (ou a été forcé de... selon le point de vue) pour une version 3D qui envenime, de par son halo sombre et ses effets médiocres, de nombreuses scènes - principalement celles qui se déroulent la nuit ou dans des endroits obscurs - et réussit même à nuire à l'expérience cinématographique. Hors, malgré cette contagion plutôt universelle dans le milieu (que l'on espère passagère) et ce désintérêt que je porte envers le protagoniste maladroit, Kung Fu Panda 2 est efficace et bien plus drôle que le premier film.
Ayant développé suffisamment les personnages entourant le Dragon Guerrier dans l'oeuvre originale, nous pouvons ici nous attarder davantage à la genèse de ce dernier et à ses nouveaux exploits au coeur de la Chine ancienne. Les longues prémisses ne sont pas nécessaires et les créateurs en furent heureusement conscients. Nous entrons très rapidement dans l'action principale, pas de fioritures ni de discours inutiles; les ennemies attaquent, l'équipe de justiciers sauve les citoyens-lapins et s'envole par la suite vers de nouvelles aventures par delà les montages et les vallées. La quête du héros, qui se situe à deux niveaux - sa volonté de découvrir ses origines et celle de sauver la Chine -, est magnifiquement bien construite, les valeurs véhiculées - la confiance en soi, la persévérance et l'importance de l'amitié - ne tombent jamais dans le traité moraliste alors que l'humour fortifie le récit et le rend accessible et léger malgré ses quelques séquences violentes et/ou malheureuses.
Les flashbacks qui habitent le film, à certains moments, donnent une dimension nouvelle au film grâce à ces dessins mangas somptueux. Ces images s'imbriquent parfaitement au coeur du récit, donnant même une perspective différente, tirant vers le réalisme, à l'animation traditionnelle par ordinateur que nous avons l'habitude de voir au grand écran.
Kung Fu Panda 2 n'est définitivement pas mon film d'animation préféré, mais il répond assurément aux critères de base de ce type d'oeuvre fictionnelle; personnages attachants, humour bon enfant et récit captivant. « Je vais te garder en vie pour l'instant parce que je trouve ta stupidité un brin divertissante », déclare le méchant Maître Shen. Quel paon sage et perspicace!
La quête du héros, qui se situe à deux niveaux - sa volonté de découvrir ses origines et celle de sauver la Chine -, est magnifiquement bien construite alors que les valeurs véhiculées - la confiance en soi, la persévérance et l'importance de l'amitié - ne tombent jamais dans le traité moraliste.
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