L'humour bon enfant et les palpitantes scènes d'action de ce Kung Fu Panda 2 sont parmi les plus satisfaisantes - dans ce créneau très spécifique du film familial - à parvenir jusqu'à nous cette année. Et comme le tout se déroule dans une bonhommie contagieuse qui ne prend rien au sérieux, on n'a pas l'impression de recevoir des leçons de vie et d'estime de soi dans un film à la mission pédagogique (comme c'était un peu le cas du premier). On est dans l'action, ici, dans la bagarre et l'excitation d'une intrigue bien ficelée et visuellement prenante. Parfait pour les petits... et les grands aussi.
Malgré son climat de bagarres et de luttes incessantes, Kung Fu Panda 2 demeure à l'écoute d'un jeune public exigeant qui ne manquera pas de s'enthousiasmer pour une si prenante intrigue. Les flashbacks (visuellement impeccables eux aussi) ajoutent une trame sentimentale subtile qui fait contrepoids à la quête remplie d'action des cinq guerriers pour sauver le kung fu. Les thèmes y sont riches, profonds et plus sombres que dans les « contes de fées ».
La violence est adaptée au public : elle se tient près du cartoon ou fait appel à l'évocation (hors-cadre ou par le son) pour s'assurer de s'adresser à des enfants plus jeunes qui s'attendrissent devant les animaux animés qui sont si mignons (le FADEM). Mortellement mignons. L'humour de Kung Fu Panda 2 est plutôt inoffensif, trouvant le juste ton entre les gags physiques et la naïveté d'un panda, par exemple, qui apprendrait de la bouche de son père, une oie, qu'il a été adopté. Le tout est fort efficace.
Ni les gags ni les émotions ne sont forcées ou trop appuyées, on a véritablement trouvé la recette idéale pour rejoindre et combler le public. Une réussite qu'on peut certainement imputer à la réalisatrice Jennifer Yuh et à la performance dédiée de Jack Black (dans la version originale). Le sérieux de leur travail est irréprochable. Les autres acteurs qui prêtent leur voix aux personnages sont des gens très connus qui... n'apportent rien à des personnages secondaires très secondaires. Engager des inconnus aurait certainement fait tout aussi bien l'affaire...
On ne peut que saluer également le travail visuel époustouflant auquel on a droit : la Chine anthropomorphique de Po est riche en textures et en couleurs, tout comme l'animation fluide des combats de haute voltige. Les flashbacks en 2D sont sublimes eux aussi et cette technique d'animation ajoute de la puissance aux tragiques événements racontés. Et pour une fois que la troisième dimension est efficacement intégrée à l'histoire, il est seulement légitime de le souligner. Il y a bien sûr quelques relâchements dramatiques (à 90 minutes, peut-on vraiment parler de longueurs?), mais le plaisir est véritablement présent. Meilleur que le premier? Il semble bien.