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King Will.
Ce long-métrage est trompeur. On n’est pas vraiment dans un pur film de sports mais pas non plus dans un véritable biopic, quel que soit l’angle adopté. On assiste plutôt (comme le titre français le dit très bien) à la manière dont un homme va choisir d’éduquer ses filles et comment il va les former à être les meilleures au tennis. On est donc plutôt dans une success story vantant la performance, la sagesse, le respect et pas mal d’autres qualités et valeurs morales qui enclenchent la réussite. Et c’est ce qui déçoit un peu, tant un biopic sur les sœurs Williams allant plus loin que leur enfance aurait été plus intéressant. Ou alors d’insérer la fameuse méthode de Richard Williams à un biopic. Car ce qui se passe ici c’est que ce père commun à nul autre prend toute la place sur près de deux heures et demie de film et que l’acteur qui l’incarne phagocyte tout autour de lui. Pour le meilleur mais aussi le pire...
En effet, Will Smith tient là un rôle en or. Et il nous propose une composition du même acabit, en or massif. Mais le genre de composition qui prend toute la lumière, qui rend tout ce qu’il y autour caduque et qui, paradoxalement, nuit au long-métrage dans son ensemble. Il n’y en que pour lui bien que les deux jeunes actrices qui jouent les sœurs Williams rayonnent et sont excellentes. On ne voit presque que lui et son personnage hors normes. C’est presque gênant car on sent que l’acteur se sent en possession de tous ces moyens, qu’il sait que la lumière est sur lui. Il fait donc un retour qualitatif et remarqué sur le grand écran mais qui manque de naturel et n’ayons pas peur des mots, d’humilité. Conséquemment, tout le reste de « La méthode Williams » semble académique et banal car son interprétation dévore tout. Et on se demande finalement : si ce n’est pour parler que de ça et se limiter aux débuts des deux illustres sœurs au niveau de la compétition, pourquoi un film si long. Bien trop long...
Après un très réussi film français sur le tennis (« 5ème set »), voici encore une œuvre qui prouve que ce sport très physique peut avoir des atouts cinématographiques. Les matchs y sont moins stimulants ici puisque quasiment tous réservés à des entraînements mais le match final se tient. Sans pour autant nous faire palpiter comme il se doit. Le contexte social de cette famille est en revanche bien rendu tandis que la mise en scène de Reinaldo Marcus Green est tout juste illustrative et on préfèrera largement son premier film sorti dans l’anonymat le plus total cet été (« Joe Bell » avec Mark Walhberg). En somme, « La méthode Williams » dresse le portrait d’un homme surprenant, intransigeant et imprévisible mais à la psychologie passionnante. Sauf que pour en savoir plus sur les sœurs Williams, être ému ou encore être captivé par un sport, on repassera. C’est un show Smith pour Smith et forcément avec Smith, aussi bon soit-il!
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