******** The King of Staten Island est disponible en location sur la plupart des plateformes de vidéos sur demande au coût de 20 $. *******
Le nouveau film de Judd Apatow n'aura pas fait de passage dans les salles, vu la situation pandémique dans laquelle se trouve l'industrie du cinéma actuellement. Il s'agit, par contre, d'une oeuvre qui aurait mérité sa place sur grand écran. Sans être le meilleur opus de la filmographie d'Apatow, The King of Staten Island possède ce parfait mélange d'émotion et d'humour qui a fait la réputation du réalisateur. Il aurait certes pu y avoir plus de blagues dans ce scénario autobiographique de Pete Davidson, mais on en apprécie son authenticité et sa douce arrogance.
The King of Staten Island raconte l'histoire de Scott Carlin, une jeune adulte de 24 ans qui ne sait pas ce qu'il veut faire dans la vie. Il fume du pot avec ses amis et n'a pas beaucoup d'ambition, mis à part le projet loufoque d'ouvrir du restaurant qui serait aussi un atelier de tatouages. Quand sa mère, avec qui il vit, rencontre un homme, le premier depuis la mort de son père il y a 17 ans, il se met en tête de ruiner leur relation.
Le récit n'a rien de particulièrement original ou révolutionnaire, mais son aspect brut et vrai le rend inimitable. En 137 minutes, il y a certes plusieurs longueurs. On aurait probablement pu couper quelques scènes, notamment au début lorsque l'histoire tend péniblement à trouver sa voie, mais Judd Apatow n'est pas reconnu pour ses films brefs.
Le long métrage aborde aussi habilement cette génération en déficit d'attention, soigné au Ritalin et au Concerta. On connaît tous un Scott et c'est ce qui donne un aspect aussi familier à ce film de milléniaux. Pete Davidson s'avère très convaincant dans ce portrait fictif de lui-même. Son personnage finit par devenir attachant, malgré son caractère acrimonieux. Bel Powley brille, de son côté, de manière particulièrement étincelante dans le rôle de l'amie de Scott, qui aimerait être considérée davantage par celui qu'elle connaît depuis la petite enfance. Marisa Tomei et Bill Burr, respectivement la mère du protagoniste et le nouveau petit ami de cette dernière, livrent également des performances convaincantes et poignantes.
The King of Staten Island aborde des sujets difficiles, comme le traumatisme de la mort d'un parent, avec délicatesse, candeur et juste assez de culot. Apatow n'a certes pas à rougir de cette nouvelle production tendre et irrévérencieuse qui s'inscrit avec éclat dans sa filmographie.