Inspiré du court métrage Bag Man des deux mêmes réalisateurs (les jumeaux Josh et Jonathan Baker), Kin n'épate pas autant qu'on l'aurait espéré. Le mélange des genres - celui de la science-fiction, du drame familial et du film de gangsters - s'avère l'élément le plus intéressant de la production, mais, même là, les trois styles ne sont explorés qu'en surface et aucun d'entre eux n'arrive à nous étonner suffisamment pour se démarquer.
Kin est une histoire dure, qui traite de violence, de pauvreté et de criminalité. Le film s'efforce de livrer un message d'entraide et de solidarité, mais l'idée que le jeune héros parvient à sauver sa famille grâce à un fusil plus puissant que ceux de ses adversaires n'est pas le genre de valeurs inspirantes qu'on attend d'un film de ce type.
Les personnages ne sont pas, non plus, particulièrement captivants. On aurait espéré que la relation entre les deux frères soit plus empoignante et centrale. Bien que les frangins développent un attachement grandissant au fil de l'histoire, on ne peut s'empêcher de rester détaché face à leur nouvelle proximité. Les deux comédiens principaux (Myles Truitt et Jack Reynor) s'efforcent bien de créer une connexion entre leurs personnages, mais leurs efforts sont vains. Cette danseuse nue, jouée par Zoë Kravitz, qui intègre le duo sur la route, n'est pas non plus très attachante. On ne connaît rien d'elle et ce mystère n'a, malheureusement, rien d'intrigant pour le spectateur.
Au Québec, Kin : Le commencement est aussi victime de sa traduction française. La langue de la rue ici et en France est bien différente. Alors, quand les personnages emploient des expressions ou des termes issus du langage français de France, comme « le tintouin » ou « un gros coup de savate dans les noisettes » ou encore « tes pompes, elles schlinguent », le réalisme et l'efficacité de l'histoire en sont irrémédiablement affectés.
Malgré ses 104 minutes, Kin nous paraît interminable. Le fil conducteur est si mince qu'on oublie rapidement quelle est la quête du duo et ce qu'il a fait pour s'enfoncer dans un tel bourbier. Si la finale avait été renversante, on aurait peut-être pardonné une partie du désordre antérieur, mais cette ouverture malhabile sur une franchise qui ne verra jamais le jour (en raison, bien entendu, d'un premier opus trop peu convaincant) ne fait qu'aggraver la situation. Kin est peut-être un effort louable de deux jeunes réalisateurs ambitieux, mais il n'est rien de plus que ça.