Ce n'est pas une tâche aisée que de critiquer ces documentaires musicaux si populaires sur nos écrans ces temps-ci. Après Céline Dion (Céline autour du monde), Michael Jackson (This Is It ), Justin Bieber (Justin Bieber: Never Say Never), c'est au tour de l'excentrique Katy Perry de se confier sur grand écran. La jeune pop star a définitivement une existence suffisamment attrayante et riche pour faire l'objet d'un long métrage, il n'y a aucun doute là-dessus, mais n'y aurait-il pas pu y avoir une manière plus marginale (à l'image de son héroïne) d'exploiter les sujets traditionnels - comme sa carrière, ses amours, ses inspirations et ses espoirs - qu'à travers un document linéaire qui mélange vidéos d'archives, commentaires de ses proches et anecdotes de tournée? Il aurait, par exemple, été amusant, et fort à propos, d'inclure certains passages d'animation ou autres séquences plus artistiques plutôt que de se contenter des axiomes de base, mais la simplicité fut le choix de la chanteuse et de son équipe, un choix sûr, qui devait - probablement - leur assurer une certaine fidélité de la part des fans.
Le long métrage exploite plusieurs thématiques, plusieurs sujets charnières dans la vie de l'artiste. On ne peut passer sous le silence les longs et verbeux passages où la compositrice-interprète discute (avec un interviewer anonyme) de sa relation avec l'acteur Russell Brand qui a débuté comme un conte de fées, mais qui s'est terminée en queue de poisson. Évidemment, une peine d'amour est un mal profond qui oblige certains à rester des jours enfermés entre quatre murs à ruminer leur existence, alors que Katy doit monter sur scène devant des milliers de spectateurs en feignant un bonheur artificiel, mais ce n'est pas une raison pour en faire le thème principal d'une oeuvre censée inspirer et véhiculer un message différent (« Being weird is OK »). Par contre, même si cette insistance peut sembler déplacée et malvenue (Brand n'y est pas à son meilleur jour; on nous le présente davantage comme un homme qui ne voulait pas faire fonctionner son mariage que comme un mari aimant), cette cassure du conte de fées, cette brèche dans l'univers coloré et ludique de l'artiste était peut-être nécessaire pour mieux la comprendre et l'apprécier (parce qu'on ne se le cache pas, on veut vendre des albums avec ce film!).
L'idée d'inclure certains tweets et certains propos d'admirateurs n'en était pas une mauvaise, au contraire, mais puisque les tweets s'affichent aussi rapidement qu'ils disparaissent et que les fans livrent un discours similaire les uns des autres, le beau concept meurt rapidement dans l'oeuf.
Les moments où la chanteuse nous présente son maquilleur, son concepteur des costumes, son agent, sa soeur qui la suit en tournée et tous les personnages qui forment son entourage représentent certains des instants les plus pertinents et les plus intéressants de l'oeuvre. Un spectacle d'une telle envergure ne s'élabore pas sans beaucoup d'efforts et il est judicieux d'entendre ces architectes s'exprimer sur l'expérience que leur fait vivre Katy Perry. Les images tirées du spectacle sont magnifiques et dévoilent assez bien toute la technologie et l'imagination mises à profit dans cette aventure surréelle.
Katy Perry: Part of Me n'est peut-être pas aussi ludique et éclectique qu'il aurait pu ou dû l'être, mais il est suffisamment bien construit pour combler les admirateurs de Perry et convaincre ceux qui ne la connaissent pas. Cette fille extravagante et adorablement tordue a irrémédiablement quelque chose à nous apprendre, à clamer au monde, et ça ne se limite pas à : I kissed a girl and I liked it.
Katy Perry: Part of Me n'est peut-être pas aussi ludique et éclectique qu'il aurait pu ou dû l'être, mais il est suffisamment bien construit pour combler les admirateurs de Perry et convaincre ceux qui ne la connaissent pas.
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