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Japanese Action Girl Movie.
Soyez-en sûrs, ce « Kate » n’invente rien et ne révolutionne rien non plus. D’ailleurs il n’en a jamais l’ambition ni l’envie. Cette série B d’action procurée par Netflix semble avoir pour but simple : l’efficacité et le divertissement tout en ne prenant pas ses spectateurs pour des idiots. Et c’est réussi. Il est vrai que de prime abord tout cela pue le vu, revu et re-revu! En effet, on en a goûté depuis une petite décennie de ces films d’action où la gent féminine prend les choses en main pour mettre tout le monde d’accord. Ce qui était un fantasme de mâle de base assez peu courant sur les écrans il y a encore quelques années avec des sagas comme « Underworld » ou « Tomb Raider » et des films unitaires comme, les excellents dans leur genre, « Colombiana » ou « Atomic Blonde » avec une femme qui mettait tous les hommes au tapis semble devenu une mode, voire la norme, à l’aune du mouvement Metoo.
Il est donc loin le temps où la Ripley des « Alien », les héroïnes de Luc Besson ou encore la Sarah Connor des « Terminator » étaient les seules femmes de poigne présentes sur les écrans. Désormais c’est devenu monnaie courante et il est dur d’innover sur le terrain balisé et surchargé de ces films qui en mettent plein la vue sans testostérone entre combats et fusillades sur un mode sérieux (pas le jubilatoire « Charlie et ses drôles de dames » et ses improbables amazones en folie en somme). Et avoir un positionnement original sur le créneau devient presque mission impossible. C’est donc très bien que le script ne s’embarrasse pas de psychologie pour maquiller la banalité de la chose ou de faire du nouveau à tout prix. « Kate » s’assume comme une série B décomplexée et se focalise sur son contexte japonais où la culture du pays est assez bien mise en avant. Elle imprègne la pellicule de la plus belle des façons avec ses couleurs néons et ses prises de vues nocturnes du plus bel effet (on pense au très beau plan final par exemple).
Le concept de la tueuse à gages qui va se venger est clairement fainéant. Et même si on lui ajoute un autre concept, celui de la mort programmée puisque l’héroïne (excellente et très crédible Mary Elizabeth Winstead) a été empoisonnée, cela n’aide pas pour autant car on pense, entre autres, à « Hyper tension » avec Statham. Cette intrigue qui tient sur un bout de papier se densifie pourtant petit à petit dans les motivations des personnages et un premier degré méritoire. Ce postulat (et l’aval implicite des amateurs d’action) permet également quelques invraisemblances ou facilités qu’on ne tolérerait pas sinon. Pour ce qui est de l’action pure et dure, « Kate » excelle. C’est rythmé, rempli de scènes de combat et de fusillades impeccablement orchestrées et de séquences impressionnantes qui s’enchaînent avec maestria. Et sur ce point, le film parvient même à nous surprendre grâce à la mise en scène sérieuse du frenchie Cédric Nicolas-Troyan qui s’était fait la main sur le plutôt bon mais malaimé « Le Chasseur et la Reine des neiges ». Bref, en un mot ici, c’est l’efficacité et le respect du spectateur qui priment même si « Kate » sera vite oubliée.
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