Une comédie adolescente (mais pas spécialement « pour » ados) pleine d'énergie, un peu bête parfois, mais toujours honnête et charmante, grâce à la présence d'Ellen Page au générique. La charmante jeune canadienne a un charisme immense et un humour parfait pour ce type de fables postmodernes teintées d'humour, mais qui ne négligent quand même pas complètement l'émotion. Le mélange est bon et évite la simplicité sentimentaliste de la compassion populiste moderne, cette culture du « pauvre petite » qui ne risque pas de frapper Juno. Comme c'est rafraîchissant.
Juno, une adolescente pas comme les autres, tombe enceinte à la suite d'une aventure avec un compagnon de classe follement amoureux d'elle. Bien décidée à mener la grossesse à terme, elle trouve un couple de bourgeois banlieusards « parfait » qui ne demande qu'à adopter. On n'espère plus que le bébé...
Juno est une comédie qui a la même attitude et la même allure que plusieurs comédies récentes (Superbad, par exemple), mais en beaucoup moins vulgaire. L'intelligence et l'esprit d'Ellen Page, dans le rôle-titre, sont beaucoup plus polis, malgré tout, et sans aller jusqu'à dire que le film est une comédie sur les joies de la maternité, disons simplement que les beaux moments sont nombreux et particulièrement efficaces avec ces adolescents maladroits qui voudraient tellement bien faire. Michael Cera, qui était de Superbad justement, est lui aussi excellent, tout comme Jason Bateman et Jennifer Garner. Leurs interprétations rendent le film crédible et jamais un revirement de situation ne semble forcé. Ne nous méprenons pas, Page demeure l'étincelle qui donne ce rythme tellement étrange - et si agréable! - au film, et aucun de ses collègues ne lui fait de l'ombre, même pas J.K. Simmons, excellent dans le rôle du père que rien ne surprend vraiment. Juno a de qui retenir.
Le réalisateur Jason Reitman (Thank You for Smoking) prouve que son talent n'était pas qu'un coup de chance et que l'humour unique de son premier film n'était pas une simple conjoncture d'éléments aléatoires. On ne pourra lui reprocher, au fond, que d'être trop conscient de la force et de l'efficacité des dialogues, et de s'en féliciter directement dans le film en laissant les mots d'esprit faire leur effet...
L'ensemble est réalisé avec tellement de bonne foi et sans jugement (même une visite dans une clinique d'avortement n'est pas traitée de manière larmoyante, sans a priori positif ou négatif) que le film impressionne encore davantage. De toutes les histoires d'adolescents qui doivent grandir trop vite, celle-ci est certainement l'une des plus drôles, et dont la maturité soudaine du personnage principal ne semble pas forcée. Derrière les boutades, plusieurs petites vérités sur la vie.
C'est le Little Miss Sunshine de l'année, un film qui fait le pont - et c'est de plus en plus rare - entre les critiques et le public et qui risque de rallier tout le monde à la cause des adolescentes enceintes pleines de répartie. Mais c'est d'abord une comédie humaine (comme on parle des drames humains) surprenante et séduisante, deux qualificatifs qui s'appliquent aussi à sa vedette principale.
Une comédie adolescente (mais pas spécialement « pour » ados) pleine d'énergie, un peu bête parfois, mais toujours honnête et charmante, grâce à la présence d'Ellen Page au générique. La charmante jeune canadienne a un charisme immense et un humour parfait pour ce type de fables postmodernes teintées d'humour, mais qui ne négligent quand même pas complètement l'émotion. Le mélange est bon et évite la simplicité sentimentaliste de la compassion populiste moderne, cette culture du « pauvre petite » qui ne risque pas de frapper Juno. Comme c'est rafraîchissant.