Des films de hockey au Québec, c'est particulièrement gagnant. Il y a quelque chose dans ce sport hivernal qui vient titiller notre fibre patriotique et égayer nos âmes pétrifiées par la saison froide. Les Pee-Wee : L'hiver qui a changé ma vie, premier chapitre de cette franchise dirigée par Éric Tessier, avait accompli sa mission à merveille en 2012, proposant une oeuvre familiale enthousiasmante. Voilà que la même équipe nous propose une suite, qui se déroule cette fois dans la Ligue junior majeure du Québec.
Le public est amené à suivre à nouveau les aventures de Janeau Trudel et son meilleur ami, Joey Boulet, qui font maintenant partie des Saguenéens de Chicoutimi. Les deux jeunes hommes sont adulés par leurs fans et courtisés par les recruteurs de la LNH. Les choses sont, par contre, sur le point de basculer quand les deux joueurs sont victimes d'un accident de la route en état d'ébriété. Serait-ce la fin du rêve?
Junior majeur s'attaque à des thématiques beaucoup plus matures que son prédécesseur, dont l'alcoolisme, la gestion de conflits, les relations interpersonnelles et l'avenir professionnel. Il est particulièrement intéressant de constater l'évolution de ces personnages, qui étaient de jeunes enfants fougueux dans le premier chapitre et qui ont maintenant pris de l'âge et de la maturité. Le jeu d'Antoine Olivier Pilon, de Rémi Goulet et d'Alice Morel-Michaud s'est assurément affiné depuis 2012. Le personnage de Claude Legault s'avère aussi intéressant, sinon plus que la première fois. Ce parent obsédé par la carrière de son fils nous rappelle certains adultes courroucés et désagréables rencontrés dans les arénas.
Découvrir les coulisses de la Ligue de hockey junior majeur du Québec ne laissera pas indifférents les amateurs du genre. Il s'agit d'un milieu où il faut jouer du coude et savoir se démarquer pour espérer passer au niveau supérieur. À noter que le fait que la production ait pu utiliser les vrais noms des équipes, les vrais chandails et même le vrai public s'avère un atout non négligeable pour la cohérence et l'appréciation globale du récit.
Le film applique la recette du drame sportif à la lettre, mais non sans éviter les clichés du genre. On y retrouve le narcissique capitaine de l'équipe puis le discours inspirant du coach, les admiratrices en délire et les batailles générales sur la glace à la défense d'une injustice. Mentionnons aussi qu'on se demande encore quelle est l'utilité du court métrage qui précède le film. Pas très bon, ni très drôle, il ne fait qu'allonger davantage l'oeuvre principale, qui aurait déjà nécessité un élagage d'une dizaine de minutes.
Junior majeur est construit sur mesure pour les fans de hockey. Ceux qui n'apprécient pas particulièrement ce sport emblématique québécois risquent, par contre, de s'ennuyer légèrement. Mais, si vous avez aimé le premier chapitre, ce nouvel essai vous séduira à coup sûr.