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Fratrie les poings contre les murs.
A première vue, ce petit film semble lorgner fortement du côté des films de boxe avec option crise familiale du type « Fighter » ou « Warrior ». Comme si le ring et les combats étaient un catalyseur de tragédies familiales. Si « Jungleland » n’atteint pas la perfection dramatique du second, véritable chef-d’œuvre coup de poing, il n’est pas non plus un film de boxe en tant que tel tant les combats sont rares et que ce sport de combat n’est qu’un contexte lointain qui permet d’enclencher les enjeux. Ce long-métrage de Max Winkler préfère tout miser sur l’intime et les relations humaines, des relations concentrées sur un trio mal assorti : deux frères orphelins et sans le sou et une jeune fugueuse sous la coupe de la mafia. Et si ce film n’a clairement rien d’extraordinaire ni d’original, il n’en demeure pas moins bien sympathique et réussi. Et on retiendra surtout ce sublime final touchant et émouvant aux larmes qui se révèle plutôt inattendu et le conclut de la plus belle des façons. De la mise en scène, au jeu des acteurs en passant par les sentiments qu’il véhicule, cet épilogue hausse clairement l’appréciation générale de ce long-métrage plutôt classique. Et même si la boxe n’est au final qu’un lointain arrière-plan, les quelques combats offerts sont secs, incandescents et du meilleur effet.
Les situations présentées dans « Jungleland » alternent le prévisible (l’histoire d’amour, les mauvaises passes, …) mais du prévisible très bien négocié, toujours juste et bien amené. Il y aussi des moments un peu plus étonnants (la fusillade ou la scène de danse) qui permettent d’éviter une trop forte sensation de déjà-vu. Mais peu importe la scène, la grande force du film est sans conteste sa simplicité, dans le bon sens du terme, et, par ricochet, son humilité. Que ce soit les mésaventures de ce trio ou même l’écriture des dialogues ou des personnages, on s’identifie parce que tout cela sonne vrai et qu’on s’attache à ces protagonistes brisés par la vie. Et c’est en grande partie grâce à la justesse des interprètes. Charlie Hunnam se bonifie avec le temps et campe un grand frère surprotecteur du meilleur effet sans rentrer dans la caricature, il est à la fois énervant et attachant. Jack O’Connell en petit frère plus réservé et mutique mais imprévisible nous offre une partition qui lui est complémentaire tandis que Jessica Barden nous refait (de manière plus réaliste) son rôle de la série « The end of the f****** world ». Leur association à tous les trois fait des merveilles et on embarque avec plaisir dans leur périple. Ce n’est pas un film à proprement parler indispensable mais c’est un bon moment de cinéma à la fois classique, beau et efficace.
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