Avec son côté surnaturel et révolté, Jonah Hex aurait pu être original, (enfin) différent; c'est du moins ce que nous font croire les premières minutes du long métrage, qui mélangent habilement les personnages animés (s'apparentant à la bande-dessinée) et les images réelles. Malheureusement, très rapidement, le film devient semblable à de nombreuses adaptations du genre, c'est-à-dire vides, frénétiques, interchangeables. Plus le film avance, plus la trame narrative se détériore; les évènements surnaturels et réels sont amalgamés sans constance et le jeu des acteurs devient de moins en moins crédible, de plus en plus machinal.
Depuis que le terrible Quentin Turnbull a assassiné froidement sa famille devant ses yeux, Jonah Hex parcourt les États-Unis à la recherche de nouveaux contrats, de nouveaux criminels à tuer. Le jour où l'armée américaine lui annonce que son pire ennemi, Turnbull, est toujours en vie et qu'elle a besoin de lui pour le faire la peau, Hex y voit enfin la chance de pouvoir se venger. Avec l'aide de son pouvoir surnaturel, qui est de réveiller les morts pour les questionner, et de son fidèle cheval, Jonah Hex traversera le pays pour retrouver celui qui a détruit sa vie et l'empêcher de mettre à feu aux États-Unis avec une arme de destruction massive de son cru.
Les premières images du film, réalisé par Jimmy Hayward (qui vient du monde de l'animation), rappellent le Kill Bill de Tarantino : déjanté, violent, inconvenant, définitivement rafraîchissant, mais cette impression de témérité et de changement est vite escamotée par des coupes narratives abruptes et des techniques cinématographiques plutôt traditionnelles. Le potentiel était là : un héros western, assoiffé de vengeance qui a la capacité de réveiller les morts, mais l'angle académique que l'on a donné au film, son apparence classique, nuisent au rayonnement du personnage, à son épanouissement dans le récit. Même si Josh Brolin donne une performance acceptable (jouant habilement avec son visage à moitié estropié), Megan Fox ne fait que prouver une énième fois que ses talents d'actrice ne sont pas nécessaires pour Hollywood (sois belle et tais-toi).
Les effets spéciaux et les maquillages sont en général satisfaisants, bien effectués, et servent habilement l'histoire, mais ne parviennent guère à éblouir le spectateur ou à imputer au film une notoriété particulière. Certaines scènes possédaient un potentiel visuel indéniable (presque poétique) – comme le moment où Jonah Hex plante sa pelle en métal dans la terre du cimetière et une nuée de corbeaux noirs s'envole dans un ciel de cendre - mais ces moments d'une puissance symbolique étonnante sont ensevelis prestement sous une volonté, presque textuelle, de conformité. Les pouvoirs surnaturels du héros nous sont introduits de manière malhabile, comme si sa faculté de redonner vie aux cadavres était anodine. La provenance de ce don mystérieux n'est d'ailleurs jamais vraiment expliquée, on assume qu'il y a une raison précise à ce privilège surnaturel (DC Comics n'a pas l'habitude d'omettre des détails aussi importants) mais il semblerait que nous en faire part était superflu.
Ce qui manque finalement à certains réalisateurs, à certains projets pour être remarqués, c'est d'oser davantage. On ignore si c'est un problème de mentalité, une pression des studios ou le désir (nuisible) de vouloir entrer dans un cadre, dans un créneau, mais si des oeuvres comme Jonah Hex avait été abordées de manière différente, plus contestataire, on se souviendrait davantage de celles-ci.
Les premières images du film rappellent le Kill Bill de Tarantino : déjanté, violent, inconvenant, définitivement rafraîchissant. Mais cette impression de témérité et de changement est vite escamotée par des coupes narratives abruptes et des techniques cinématographiques plutôt traditionnelles.
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