Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Gâchis en chanson.
Faire la suite d’un film ayant fait un énorme carton en salles, que ce soit en termes de recettes, de rentabilité, de récompenses et de retours critiques dithyrambiques, semblait plutôt logique. Hollywood ne laisserait jamais passer l’occasion de faire fonctionner la machine à billets. Et il faut dire que comme c’est une œuvre centrée sur un personnage de Comics, quand bien même c’est un antagoniste, c’était encore plus évident de vouloir prolonger l’aventure comme il est coutume de le faire dans le monde super-héroïque. Pourtant, le film pouvait se suffire à lui-même et sortait clairement du tout-venant des films inspirés des Comics. En effet, Todd Phillips avait surpris son monde avec son « Joker » sombre, nihiliste et tragique totalement déconnecté de tous univers super-héroïque préexistant. Une œuvre unique en son genre.
On ne pouvait donc nier que l’on était à la fois excité de voir ce qu’il allait nous proposer pour étudier de nouveau ce personnage iconique mais aussi un peu inquiet qu’une séquelle puisse dénaturer l’aura de l’original. Alors quand on a appris que le film allait prendre les atours d’une comédie musicale, qu’il mettrait en scène la toute aussi iconique Harley Queen et qu’il se déroulerait entre les murs de l’asile d’Arkham, l’impatience et la crainte se sont mêlées dans l’attente d’un projet de suite que l’on pouvait alors aussi bien qualifier de choix audacieux et osé mais également très casse-gueule. Malheureusement, Phillips s’est plus casser le nez qu’autre chose car le résultat n’est pas à la hauteur des attentes et cela nous attriste tant on sent que le cinéaste a voulu sortir des ornières d’une banale suite en proposant quelque chose d’inédit. Cependant, c’est plutôt mauvais et les fans inconditionnels du premier risquent de crier au scandale...
Tout n’est certes pas à jeter dans ce « Joker : folie à deux ». Outre le pari de l’audace et le goût du risque, Phillips propose encore quelques plans sublimes où la photographie, les décors, les cadrages et les jeux de lumière explosent de beauté à l’écran, même si la majorité d’entre eux ont été vus dans la bande-annonce. Une bande-annonce d’ailleurs meilleure que le film, à l’instar du premier « Suicide Squad » mettant déjà en scène ces deux personnages. Ensuite, le long-métrage est encore une fois baigné dans une ambiance poisseuse, désenchantée et délétère conforme à un certain New-York des années 80 qui ne demandait qu’à nous emporter si l’ensemble du film était du même acabit. Et la bande sonore encore une fois littéralement monstrueuse de Hildur Guanadottir renforce ce sentiment désespéré très à propos. Mais quand on sait que le film a coûté la bagatelle de plus de 200 M$ on tombe des nues. Il y a à peine dix décors, aucune scène d’action ou moment spectaculaire comme le film fait essentiellement le pari du psychologique et les scènes de comédie musicale ne sont guère garnies ou opulentes, voire même pauvres. Si c’est le salaire des acteurs qui a englouti une grosse partie de la somme, c’est vraiment dommage...
Ce qui ressort le plus comme impression à la sortie de la projection est un sentiment de gâchis. Le gâchis d’avoir fait le choix de la comédie musicale pour ne finalement offrir aucune séquence chantée digne de ce nom et, c’est incompréhensible, aucune de dansée. Alors que, partant dans cette direction, il y avait matière à offrir quelque chose de sympa, on pense notamment au chef-d’œuvre « Chicago » qui se déroule en partie en prison également). Ensuite, le gâchis de circonscrire la moitié du film au fameux asile d’Arkham (qui n’a jamais eu l’honneur d’être au premier plan dans les films « Batman ») et de ne jamais le mettre en valeur lui ou d’en présenter certains de ses pensionnaires (voir apparaître Le Pingouin, Poison Ivy ou l’Épouvantail aurait pu apporter du piment). Et, enfin, le gâchis de sacrifier le rôle d’Harley Queen et de bafouer sa mythologie pour ne pas en faire grand-chose. Lady Gaga se débrouille mais Margot Robbie peut dormir sur ses deux oreilles, elle qui a incarné ce personnage de manière inoubliable. Et on se retrouve devant un film de plus de deux heures entre délire psychologique en chanson et film judiciaire sans beaucoup de fond, lent et monotone. C’est ce qui s’appelle une sacrée douche froide. Mais, heureusement, Joaquin Phoenix est là, toujours impérial, mais bien seul dans une suite indigne de son aînée qui risque de faire grincer des dents (et de se planter).
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Grosse déception
Vu en avant-première . Attentes très haute vu le succès du #1 . La majorité du film se passe soit à l'asile ou au tribunal le tout agrémenté de clips musicaux . Joaquin Phoenix continue de nous impressionner mais un bon acteur ne peut sauver un mauvais scénario . Ne vous fiez pas à la bande annonce qui est trompeuse