Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines)

Tendre, parfois même naïf, monté avec beaucoup de pudeur, le film est néanmoins alourdi par un usage sans finesse d'une musique souvent pompière et par plusieurs effets de style artificiels, notamment dans l'illustration des rêves de Jimmy.

Inspiré d'une histoire vraie, Jimmy P. est un film sans grands rebondissements ni artifices, qui place la complexité de la psyché humaine au coeur de sa réflexion.

Ceux qui s'intéressent à la psychanalyse trouveront résolument là matière à étude et à discussion. Les autres admireront la joute, mais resteront plutôt en retrait d'un univers clinique que Desplechin expose dans toute sa froideur.

Desplechin s'en est emparé avec humilité à travers une mise en scène moins visible sans doute que de coutume, mais enrichie du poids et de la mystérieuse présence des corps américains - Benicio del Toro en premier lieu - mais aussi de la nature, des espaces, des chevaux.

Signalons pour conclure que pour y parvenir, il a pu compter sur ses qualités d'écriture et de mise en scène (ici parfaitement adaptée à son sujet, même si elle peut sembler un peu impersonnelle), mais également sur ses deux comédiens, Benicio Del Toro et Mathieu Amalric, qui parviennent à faire naître une belle complicité entre leurs deux personnages, indispensable à la réussite de ce beau Jimmy P.

On peut toujours se dire qu'on va aller le voir pour la prestation de Benicio del Toro. Là non plus, pas de chance. Autant l'acteur a saisi l'accent, autant son physique typiquement sud-américain est dérangeant.