Hybride entre The Game (1997) et la franchise Saw, Escape Room manque de singularité pour épater la galerie, comme sa bande-annonce nous le laissait entendre. D'abord, cette idée de débuter le suspense par l'une de ses dernières séquences était audacieuse, mais pas suffisamment efficace et pertinente pour justifier une telle altération à sa trame narrative. De plus, l'introduction des personnages principaux - six inconnus de Chicago issus de milieux complètement différents - nous barbe très rapidement.
Quand le film se lance dans le feu de l'action (et c'est le cas de le dire puisque la première pièce est un four), il devient déjà plus intéressant. Difficile, par contre, de ne pas faire des parallèles entre Saw et cette nouvelle proposition plus actuelle (les jeux d'évasion sont à la mode). Escape Room est quand même beaucoup moins violent que les pièges macabres de John Kramer. Bien que certains personnages perdent la vie au cours du processus, ils ne meurent pas dans des conditions aussi barbares que dans Saw. Ce nouveau film d'Adam Robitel se classe bien plus dans la catégorie des suspenses d'épouvante que dans les films d'horreur gores. Dans sa construction, le long métrage rappelle aussi la franchise Final Destination, mais, encore ici, nous ne sommes pas dans une proposition aussi sanglante.
Il faut, par contre, mentionner que, d'un point de vue visuel, Escape Room, dépasse tous ses semblables. Les différentes pièces du jeu d'évasion sont superbes. Ce salon de billard où les protagonistes se retrouvent la tête en bas est particulièrement épatant.
Le film aurait peut-être gagné à être un peu moins appuyé. La trame sonore, omniprésente et expressive, empêche le public d'apprécier l'intensité de la scène à sa juste valeur. Les situations sont suffisamment fiévreuses pour engendrer une émotion chez les spectaceurs; il est inutile d'insister autant avec la musique... L'actrice Taylor Russell se distingue au sein de cette distribution formée essentiellement d'illustres inconnus. On s'attache particulièrement à son personnage et on espère qu'elle sorte saine et sauve de ce jeu mortel.
La conclusion n'est, malheureusement, guère mieux que l'ouverture. Prévisible à souhait, elle nous laisse sur notre faim. Encore là, on aurait apprécié un peu plus de créativité de la part des auteurs.
Escape Room est un film plutôt efficace dans son genre. Ceux qui aiment les suspenses d'épouvante et qui n'exigent pas du genre plus que sa simple expression seront certainement satisfaits par ce que propose le long métrage. Par contre, ceux qui espèrent y voir un renouveau repartiront bredouilles.