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Critique Jean-Philippe
Il est vrai quand voyant le projet de ce film sur un Johnny Halliday, on avait quelque craintes, en effet bien que la star soit très populaire, elle n’est pas aimée de tous et encore moins pour ces rôles au cinéma. Il faut reconnaitre, après avoir vu Jean-Philippe que cette comédie signée Laurent Tuel ne peut nous faire Que du bien et passer un très bon moment, ne serait ce que par la prestance de Luchini qui est dès les premières minutes du film en fan inconditionnel de notre Johnny. En montrant un Luchini qui se donne à cœur joie de chanter casque sur les oreilles une des chansons phares de Johnny, le film commence sur les chapeaux de roues et enclenche le pat sur un rythme effrénés qu’il sera difficile d’arrêter ou de freiner, le film évite les pièges des comédies de ce genre, baisse de régime, gags qui tombent à l’eau. Ici on est tenu en haleine durant 1h30 de pur bonheur où les plus indécis finiront pas tomber fans de Johnny dut à sa prestance et son charisme que l’on retrouve sans aucun problème dans le film et qui ne fait pas tache puis que bien utilisé à bonne escient. Jean-Philippe du aussi à sa qualité de son scénario se détache des autres comédies françaises en proposant quelques choses d’inhabituel et parfaitement interprété, et ce même avec la présence de gags assez franchouillards, lourdingues. Puisque utilisé par simonie et sans trop de cafouillages, elles arrivent à faire mouche et ne pousse pas le film dans la grosse vulgarité en se reposant sur ces lauriers et misant tout sur les deux acteurs principaux. La méthode de ce film est pourtant simple le clin d’œil et la mise en abime, on joue ici avec l’image médiatique de la star qui montre aussi une partie intime de lui même puisque le réalisateur se permet de parodier gentiment vie publique et vie privée. On n’y retrouve donc ni méchanceté, ni haine juste une parfaite maitrise de la part du réalisateur qui prouve qu’il arrive à faire preuve d’une parfaite subtilité ainsi que du comique de situation. On retrouve donc un Johnny qui revient auprès de son public après plus de quarante années d’absence en tant que comédien jouant son propre rôle (son dernier étant d’où viens-tu Johnny?). La force de ce nouveau film est donc de ne pas sombrer dans une autoproclamassions de la star (bien que le titre aurait pu prétendre le contraire), tout d’abord parce que le film est bien plus centré sur les pérégrinations du fan mais aussi parce que Luchini est la véritable star du film, lui qui nous propose un rôle de composition qui lui va comme un gant, débordant dès le début d’énergie qui ne peut avoir d’égal que la non-existence de son fan vivant, sorte de science-fiction au service de la comédie populaire et pas dans le but de nous faire réécouter les anciennes chansons glorieuses de Johnny, sauf qu’ici le réalisateur essaye d’en offrir pour tout le monde, par contre il faut aimer Luchini, les pirouettes et autres rebondissements un peu téléphoner. Mais au final, Jean-Philippe révèle son lot de bonne surprise comme on les aime, des moments intimistes comme le superbe duo des deux acteurs sur la chanson «quelque chose de Tennessee» ou encore des belles scènes de rigolades comme la plupart des scènes avec Luchini, face à son jeu Johnny semble faire pale figure et s’efface et à force de jouer une normalité qui semble être constamment forcé alors que la jouer naturel aurait suffisamment suffit et son histoire avec son ennemi juré ne semble gère convaincre les spectateurs. Mais fort d’un naturel que l’on retrouve par moment et d’un second degré que l’on aurait pu imaginer, Johnny livre ici une belle prestation et montre qu’il s’amuse de cette histoire et dont ses tenues vestimentaires sont assez ringardes. On insiste même à la naissance (ou la renaissance) d’une légende, dans le même style que les films américains où ici sur de la musique à la Rocky, on voit la métamorphose du personnage, que se soit dans son style physique via la coiffure, fringues… tout qui permet de voir la métamorphose d’un monsieur tout le monde en une star du rock. Une influence d’autant plus flagrante que Johnny est fan des Etats-Unis, il ne saurait devenir cependant ce qu’il est dans le film sans la présence de notre acteur intellectuel, charismatique… Luchini qui signe ici une très belle prestation, très juste dans la peau d’un cadre moyen ordinaire, aidé de son décalage et de sa verve naturel, il arrive tout de même à proposer un personnage qui reste tout de même humain et naturel. Il propose un rôle de composition extrêmement bien maitrisé, met tout le monde d’accord sur la qualité de sa prestation chose qu’il semble ne pas avoir fourni depuis longtemps, en effet on regrettait que la plupart de ces derniers rôles ne furent pas aussi bon que ce qu’il est capable de nous offrir, Luchini n’est jamais aussi bon que dans des rôles qui ne lui colle pas d’un premier abord et qui s’écarte de ce qu’il a l’habitude de nous proposer. Il se donne ici à cœur joie dans un rôle où on le voit pisser sur Johnny ou encore qui lui récite amoureusement les paroles de Que je t’aime. Il arrive ainsi à nous faire découvrir avec drôlerie des chansons que certains spectateurs n’arrivaient à digérer, on remarque que l’acteur est aussi fan de Johnny à la ville (le réalisateur et les producteurs ont du prendre en compte ce point), on retrouve d’ailleurs les deux acteurs principaux dans un duo exécuté durant le générique de fin. On s’étonne aussi de la prestation de Johnny qui s’empare de son propre rôle avec des yeux d’enfants, il accepte de se mettre en danger dans un rôle qui maitrise parfaitement. Certes on retrouve un final en apothéose avec un Stade de France mal fait sur ordinateur, il est agréable de voir un film comme celui-ci avec des enchainements de scènes de gags et la musique que l’on aime voir à l’écran (à petite dose). Bref Jean-Philippe permettra de révéler un Luchini chanteur et un Halliday acteur.