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Le film arrive à point alors que les États-Unis se préparent à une autre élection tendue, divisant le pays en deux groupes : démocrates contre républicains. La comédie, écrite et réalisée par Jon Stewart, dévoile les coulisses d'une campagne électorale, alors qu'une petite ville du Wisconsin devient la principale attraction du cirque politique moderne. Steve Carell y incarne Gary, un stratège démocrate de Washington prêt à tout pour faire élire un ancien marine comme maire de sa ville. Comme les médias se sont emparés de l'histoire, les républicains veulent eux aussi leur part du gâteau et envoient leur meilleure soldate au front, Faith, l'ennemi juré de Gary.

La satire politique de Stewartt se révèle intéressante à plusieurs niveaux, notamment en ce qui concerne de sa structure et son propos. Le fait de parler ainsi froidement des fortunes investies dans les campagnes électorales n'est pas vain, au contraire. Le dénouement apporte un point de vue judicieux sur l'ensemble de ce système politique déficient. Le discours de Chris Cooper concernant les fraudes électorales s'avère aussi très éloquent, surtout dû au fait qu'il résonne dans la réalité. Malheureusement, l'aspect plus sérieux de la proposition se marie bien mal avec l'humour slapstick et bon enfant, principalement amené à travers le personnage de Steve Carell. L'acteur se démène pour incorporer adéquatement une certaine folie dans ses propos rationnels, mais la mayonnaise ne prend pas. 

On doit dire que Stewart a tout de même écrit des dialogues efficaces, qui nous font souvent sourire. Les escarmouches entre Gary et Faith (Rose Byrne) sont les séquences les plus réussies, démontrant la vilenie de la politique et l'acharnement de ses guérilleros. Il faut aussi dire que l'histoire dans son ensemble aurait pu aussi être mieux peaufinée. Les spectateurs ne se sentent pas concernés par le destin de ce citoyen voulant devenir maire de sa commune rurale, ni même un tant soit peu intrigués par ce qui lui arrivera. Si la conclusion est étonnante, il faut endurer bien des longueurs et du blabla inutile pour s'y rendre.

Irresistible n'est pas complètement inintéressant, mais possède plusieurs défauts qu'il est difficile d'ignorer. Un film que les amateurs de politique américaine pourraient appréciés, à condition d'accepter les clowneries qui accompagnent le discours.