Les films de super-héros sont devenus (notamment grâce à Christopher Nolan et à Jon Fravreau), une véritable institution. Des longs métrages qui vont bien au-delà du simple divertissement, des oeuvres intelligentes, puissantes, singulières. Les attentes envers le second opus d'Iron Man 2 étaient si importantes que la déception des irréductibles était fortement envisageable. Mais bien que l'aspect de nouveauté, d'innovation se soit estompé à travers le succès du premier film, Favreau parvient à prouver une nouvelle fois que le monde des super-héros n'est pas accessible qu'à une élite de connaisseurs, bien au contraire.
Après avoir annoncé au monde entier qu'il était Iron Man, Tony Stark promet à la population de les protéger contre tous les dangers qui les menacent. Alors qu'il annonce que la technologie de l'armure d'Iron Man ne pourra être reproduite ailleurs dans le monde avant les vingt prochaines années, il est attaqué lors d'une course automobile à Monaco par un étranger qui utilise le même procédé que lui. Le peuple américain doute alors de la véritable capacité de Stark à les protéger.
L'une des forces principales d'Iron Man (1 ou 2) est son personnage principal; Tony Stark est un être arrogant, narcissique et excessif (qui va jusqu'à oser pouvoir privatiser la paix mondiale), mais ô combien attachant. Ses répliques cinglantes, néanmoins justes et pertinentes, caractérisent le protagoniste et apportent un humour bienvenu au film d'action, un semblant de dérision qui attire la sympathie du public. Robert Downey Jr. est toujours d'une efficacité sidérante, passant d'une émotivité éloquente à un détachement presque pernicieux. Les acteurs qui le secondent sont, en général, d'une intensité comparable; Gwyneth Paltrow, dans le rôle d'une Pepper Potts surmenée, et Sam Rockwell, dans celui d'un compétiteur coriace de la Stark Industries, sont particulièrement compétents. Don Cheadle, en remplacement de Terrence Howard, donne une performance aussi habile.
Les effets spéciaux, notamment la poursuite finale, sont en général bien réussis, même si on aurait pu réduire sensiblement le nombre d'explosions sans affaiblir l'intensité de l'action. Lorsque les démolitions servent vainement l'intrigue, lorsqu'elles ne sont que de la poudre aux yeux des spectateurs avides de violence, le film s'alourdit inutilement et éclipse la qualité (remarquable) du scénario. Des clichés, qu'on était parvenu à éviter dans le premier film, jonchent le récit; le discours bienveillant du père décédé, les élans romantiques d'un grand individualiste et la super-woman en spandex (qui est finalement d'une grande inutilité au récit) ne font qu'amoindrir l'aspect audacieux, voire novateur, d'Iron Man. De nombreuses corrélations avec The Avengers parsèment également le récit (on a même parfois l'impression d'avoir forcé les correspondances).
C'est toujours beaucoup plus épineux, compromettant, de produire une suite à un long métrage qui a eu un très grand succès; les gens sont impatients de voir la suite, s'imaginent le dénouement et sont généralement déçus. Iron Man 2 est probablement aussi opérant que le premier film au niveau technique et narratif, mais cela n'empêchera pas de décevoir certains fanatiques. Une impression de puissance, une effervescence particulière se dégagent de ce long métrage, cette frénésie qui donnent l'envie (étrange) de rouler à toute vitesse sur l'autoroute en écoutant du AC/DC (où c'est juste moi?).
Les attentes envers le second opus d'Iron Man 2 étaient si importantes que la déception des irréductibles était fortement envisageable. Mais bien que l'aspect de nouveauté, d'innovation se soit estompé à travers le succès du premier film, Favreau parvient à prouver une nouvelle fois que le monde des super-héros n'est pas accessible qu'à une élite de connaisseurs, bien au contraire.