Certainement moins rafraîchissant que le premier, Iron Man 2 débute dans un excès assez inquiétant. Est-on tombé dans le piège du plus gros, plus haut, plus loin? Plus d'effets spéciaux, est-ce vraiment ce dont avait besoin le super-héros pour impressionner à nouveau? Non, certainement pas. Il y avait lieu de s'inquiéter. Heureusement, le film retrouve par la suite ce qui avait fait le charme et la qualité du premier film, c'est-à-dire l'intelligence de son humour, la qualité de ses scènes d'action et de son interprétation. Cela suffit amplement.
Alors qu'il a révélé au monde qu'il est le super-héros connu sous le nom d'Iron Man, le milliardaire et playboy Tony Stark est pressé par le gouvernement de remettre son invention à l'État. Mais un physicien russe surdoué, fils d'un des collaborateurs du père de Stark, jaloux de le voir profiter de l'invention de son père, décide de se venger en construisant sa propre machine, ce qui va mettre la planète sur le qui-vive. Le marchand d'armes Justin Hammer, principal compétiteur de Stark Industries, dont Pepper Potts est maintenant la directrice générale, va l'engager afin de mettre fin au monopole d'Iron Man. Et Tony, dont l'état de santé ne cesse de décliner, devra reprendre son invention en main avant qu'il ne soit trop tard.
Après une introduction très décevante où les enjeux sont difficilement identifiables et les scènes d'action anodines - et que le film s'éloigne de son personnage principal - Iron Man 2 prend finalement son envol lorsque les vrais problèmes commencent. La santé de Tony Stark est menacée, son entreprise aussi, la sécurité mondiale est en péril et Stark semble s'en foutre éperdument, préférant l'alcool et les femmes. L'aplomb de Robert Downey Jr. y est encore une fois pour beaucoup; cette fois-ci cependant les comédiens secondaires (dont la sublime Scarlett Johansson) lui donnent une réplique compétente, sans doute parce qu'ils ont à leur disposition des personnages plus consistants qu'à l'habitude. Dommage cependant qu'on ne trouve pas de vilain digne de ce nom.
Cela dit, ce n'est pas prioritaire du tout car, de toute façon, dans un film comme celui-là, ce n'est pas le vilain qui gagne. Le film le sait, et les spectateurs le savent aussi. Les possibilités d'innovation se trouvent ailleurs. Un super-héros dont l'identité n'est pas secrète, c'est une nouveauté en soi, et cela multiplie les possibilités en question. Un film qui a conscience de lui-même, cela fait encore changement. Il faut voir Don Cheadle (qui remplace Terrence Howard) apparaître à l'écran pour la première fois et dire « Je suis là, c'est tout, va falloir faire avec » pour bien saisir que Iron Man 2 a été fait consciencieusement et avec respect pour le genre autant que pour le cinéma. Espérons que ce sera le cas avec les autres films des Avengers qui prendront l'affiche dans les prochains mois.
Il s'agit peut-être là du principal problème du film, d'ailleurs, alors que les apparitions de personnages liés à l'univers entier des Avengers viennent détourner le film de son véritable objectif. Cela satisfait probablement les geeks, mais cela n'ajoute rien au film en lui-même. Sinon que d'être un magnifique outil de marketing... et de décupler les attentes face à ce méga-projet.