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Tête de mule.
Voilà une histoire vraie complètement incroyable comme le cinéma les chérie tant, mais aussi une œuvre sur le dépassement de soi par le sport ainsi qu’une ode à l’amitié et, enfin, la rencontre deux très grandes (et devenues très rares) actrices américaines. La proposition à laquelle nous convie « Insubmersible » est clairement plutôt alléchante, c’est à n’en pas douter. On nous raconte donc l’exploit extraordinaire et jamais vu de la nageuse professionnelle Diana Nyad, devenue par la suite journaliste sportive. À plus de soixante ans, en 2011, elle décida de retenter la traversée de Key West à Cuba à la nage après avoir échoué dans les années 70. Soit 165 km et cette fois sans cage à requins et sans aide aucune si ce n’est celles de son corps et de son mental. Outre cette incroyable challenge, et même si elle a dû s’y reprendre plusieurs fois parfaitement retranscrites ici, on dresse aussi le portrait d’une femme têtue et de caractère et son amitié inébranlable avec son binôme de toujours qui deviendra sa coach dans cette aventure.
Le choix de Netflix pour porter à l’écran cette histoire vraie est à la fois étonnant et judicieux puisqu’il ne s’agit pas de cinéastes de fiction en premier lieu mais de réalisateurs primés et aguerris de documentaires sportifs. Le duo Elizabeth Chaï Vasarhelyi et Jimmy Chin apporte en effet son expertise dans la manière de filmer le sport et ses exploits les plus fous. Et ici, si cette performance n’est pas à proprement parler spectaculaire sur le plan visuel, le duo parvient à la rendre intense et viscérale. Et donc impressionnante d’une autre manière tout en s’affranchissant de leur passé dans le documentaire. Le seul hic que l’on peut percevoir dans leur narration provient de flashbacks maladroits insérés un peu trop souvent durant les moments de nage. Peut-être destinés à aérer ces séquences de huis-clos en mer ou donner une consistance supplémentaire à Diana Nyad en évoquant un douloureux moment de son passé, ils s’avèrent au final juste lourds et hors propos. Le sujet qu’ils évoquent fait partie d’un autre film...
Ceci mis de côté, « Insubmersible » est mené tambour battant avec une belle notion du rythme et de la tension. Chaque traversée de Nyad nous prend aux tripes à savoir si elle va réussir ou pas (pour qui ne connaît pas l’issue de ce challenge). Quant au final, il est juste bouleversant et de l’acabit de toutes ces œuvres sportives où le final vous galvanise et vous ferait presque verser des larmes grâce à l’accomplissement de soi-même et le dépassement qui y est présenté. Enfin, quel bonheur de voir ces grandes dames que sont Bening et Foster se donner la réplique. La première ne fait qu’une bouchée de cette femme pas forcément aimable au tempérament de feu quand la seconde embrasse bien vite un rôle qui pourrait ressembler à un faire-valoir pour le rendre bien plus profond que prévu. Leur duo est magnifique et nous montre avec justesse et humanité ce que c’est que d’être amies pendant des décennies et c’est le gros plus d’un film réussi. Sans oublier Rhys Ifans, très bon dans le rôle du capitaine terre-à-terre (eh oui) du bateau. Un beau film qui fait du bien!
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