Now You See Me avait été une belle surprise au sein des propositions cinématographiques américaines du printemps 2013. Mais voilà, tout le problème du deuxième chapitre. L'effet de « surprise » n'est plus, et le résultat en est grandement influencé. Le premier film était parvenu à déstabiliser le spectateur, à lui faire mettre en doute ses premières impressions et ses a priori, mais le deuxième n'élève pas le niveau, et revient avec les mêmes hypothèses que l'original; prévisible est le mot clé.
On aurait aimé que le film nous ébranle encore davantage. L'idée des magiciens « Robin des Bois » qui volent aux riches pour redonner aux pauvres était pertinente et aurait mérité une exploration plus en profondeur dans ce second chapitre. On a ici l'impression de voir une autre version du premier film, plutôt qu'une suite, et c'est décevant.
Now You See Me 2 a aussi beaucoup recours à la chance, aux coïncidences et à l'inadvertance des personnages pour expliquer certains revirements. On a qu'à penser à Arthur Tressler (Michael Caine) qui laisse couler un protagoniste dans un coffre-fort au fond de la mer et quitte son poste de garde une minute plus tard, convaincu que les chances de survie de celui-ci sont nulles (un peu de négligence pour un maître du crime?). Il y a aussi cette scène lors de laquelle les quatre Horsemen s'échangent une carte en la faisant voler entre leurs doigts et sur des parties de leur corps, qui frôle la bêtise. Déjà, elle est beaucoup trop longue et on ressent la présence des effets spéciaux dans chaque mouvement.
La nouvelle venue dans le groupe, la pétillante magicienne Lula (Lizzy Caplan), a visiblement été choisie pour être la « comic relief » du film. Elle accomplit son rôle à la perfection, ses interventions sont amusantes, mais le long métrage n'avait pas besoin d'une dose d'humour supplémentaire. Le rythme est donc parfois brisé par cet aspect comique inutile. Now You See Me 2 n'avait pas besoin non plus d'une autre histoire d'amour. Cette relation sentimentale naissante entre Lula (Lizzy Caplan) et Jack Wilder (Dave Franco) n'apporte rien à la production si ce n'est qu'alourdir son propos encore davantage.
Cela étant dit, malgré tout, le film n'est pas un désastre, il est seulement stérile. Probablement qu'un nouveau spectateur (quelqu'un qui n'aurait pas vu le film original et n'aurait donc pas d'attentes envers sa suite) aurait davantage de plaisir dans ce second volet.
Mentionnons que Daniel Radcliffe et son personnage d'entrepreneur mégalomane sont l'un des points positifs de ce nouvel essai. Certains combats moins conventionnels - puisqu'un ou les deux parties se défendent avec des tours de magie plutôt qu'avec leurs poings - méritent aussi le détour.
On vous promet un moment agréable, mais sans plus.