Comme Fox avait fait des efforts considérables afin de bâillonner certaines critiques pour qu'elles ne détruisent par leur film avant sa sortie, nous savions que nous n'allions pas avoir droit au succès de l'été. Independence Day: Resurgence s'amorce de façon plutôt convaincante pourtant, mais rapidement, il devient ce que nous croyons qu'il serait : une suite inutile et prévisible à un film de science-fiction moyen des années 1990.
L'action de ce nouveau chapitre se déroule 20 ans après les évènements du premier film. Les humains se sont remis de l'invasion extraterrestre de 1996 et ont étudié la technologie de leur envahisseur afin de la jumeler à la leur. Les hommes possèdent donc désormais des quartiers sur la lune, des vaisseaux spatiaux ultra-puissants et des armes de destruction aux propriétés étonnantes. La paix règne sur la planète Terre depuis l'annihilation de la menace extraterrestre et de son vaisseau amiral. Les humains mènent désormais une existence pacifique. Mais la cavalerie ennemie reprend du service et l'espèce humaine est à nouveau en péril.
Il y a énormément de choses dans ce récit dont les scénaristes auraient pu nous épargner. D'abord, le nombre de personnages superflus dépasse l'entendement. Pourquoi avoir inclus des préadolescents en perdition dans cette histoire de monstres? Quelle est l'utilité de cet « agent d'assurance » inexpérimenté qui suit le groupe de spécialistes (si ce n'est que celle de lancer aléatoirement des répliques soi-disant « comiques »)? Quel rôle vient jouer cette psychiatre française dans l'histoire (à part celui de devenir l'intérêt amoureux de David Levinson à la toute fin)? Et que dire de cette Présidente des États-Unis effacée, du père délirant de David et de cette pilote chinoise badass? Et, tout ce bla-bla scientifique n'aide en rien la crédibilité de la production, précisons-le.
Bien qu'il s'efforce parfois de pousser son concept un peu plus loin, le film ne peut s'empêcher de revenir à de tristes clichés. Les discours patriotiques sur fond de musique victorieuse et les séquences au cours desquelles les héros sont sauvés in extremis abondent dans ce film qui répète les mêmes erreurs que la première fois. Les références à l'oeuvre originale sont d'ailleurs nombreuses, et souvent tirées par les cheveux. Évidemment, le tout se conclut de façon positive, voire guillerette, en laissant planer l'ombre d'une suite.
Les effets spéciaux (un peu la raison pour laquelle on choisit d'aller voir un film comme celui-là) livrent, par contre, la marchandise. Les 20 ans qui séparent la sortie de Independence Day et sa suite représentent un bond de géant dans l'amélioration technologique au cinéma, et nous sommes ravis de réaliser que ce progrès est évident à l'écran. Il aurait été plus que décevant - inacceptable - de constater le contraire. La stéréoscopie n'est, par contre, d'aucune aide. Un film comme celui-là n'a pas besoin d'un effet d'immersion supplémentaire, la 2D est suffisante.
Will Smith avait compris qu'une suite à Independence Day n'était pas une bonne idée. Peut-être aurions-nous dû l'écouter...