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Le Pardon.
Sandra Bullock est une actrice qui sait se faire rare mais qui fait partie aussi des rares stars à pouvoir encore porter un film sur son seul nom. Et on peut également souligner que sa collaboration avec Netflix est fructueuse et qualitative. En effet, il y a deux ans, le film de science-fiction « Birdbox » reste encore à ce jour l’une des meilleures productions originales de la plateforme. Et dans un genre radicalement différent – ici, un drame pur et dur mâtiné de suspense – l’actrice y est tout aussi parfaite. Si dans ces rôles comiques ou romantiques, l’actrice peut se laisser aller au n’importe quoi, il n’en est pas de même de ses films plus sérieux. Et cela démontre une comédienne tout terrain, qui prend des risques, qui n’a pas peur du ridicule et qui reste tout de même crédible dans tous les genres, si on aime autant l’humour potache que les œuvres déchirantes. Le choix de la cinéaste allemande Nora Fingscheidt, révélée avec le drame « Benni », n’est pas étranger à la réussite de ce long-métrage tant elle y apporte une sensibilité et une justesse adaptée à cette tragédie de haut vol.
On suit donc une femme sortant de prison après avoir purgé une peine de vingt ans. Elle a commis l’un des pire crimes (celui de tuer un policier qui lui vaut le sobriquet de « tueuse de flics ») et cela restera à jamais gravé dans le marbre. Mais cette quadragénaire va tenter de réapprendre à vivre et chercher à retrouver sa petite sœur, placée en famille d’adoption. « Impardonnable » et son scénario très bien écrit vont donc nous faire ressentir et constater le dur retour à une vie normale après une telle tragédie. Et tout va tourner autour des notions de pardon, de seconde chance et de moralité mais c’est toujours amené avec délicatesse. De nombreux seconds rôles vont ainsi graviter autour de ce personnage meurtri et nous présenter les diverses réactions possibles face à une personne avec un tel passé. Poignant et dur à la fois, tout aussi réaliste qu’émouvant, le film va suivre cette croisade vers une renaissance pas à pas et nous passionner. En effet, on peut dire qu’on ne voit pas le temps passer.
De nombreux flashbacks vont s’égrainer pour reconstituer le drame de l’époque et éclairer le passé du personnage sous un nouveau jour. Cela entretient même un certain suspense faisant prendre au film des allures de thriller, qui va prendre tout son sens lors du final. Mais ces images du passé vont également accoucher d’un rebondissement. Dans tous les cas, ces petits virages n’étaient pas forcément utiles mais ils ne sont pas déplaisants non plus. La conclusion apparaît également à la fois logique mais abrupte. L’empathie de la réalisatrice envers son personnage principal se ressent à chaque séquence et le jeu intériorisé et mutique de Bullock, tout à fait cohérent et adapté, finissent de parfaire ce beau drame, à la fois simple et fort, qui pourrait se retrouver en bonne place lors des prochaines cérémonies de récompenses. « Impardonnable » est un excellent film, un peu comme on en fait presque plus d’ailleurs, et c’est clairement le haut du panier de la célèbre plateforme.
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