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Sainte Sydney.
Les films d’horreur qui prennent comme contexte la religion, avec souvent du satanisme ou autres exorcismes à la clé, sont presque devenus un sous-genre en soi. Et on ne peut pas dire que la qualité soit souvent au rendez-vous à force de redite et de productions mainstream à la Blumhouse ou issus de l’univers de « The Conjuring » (coucou les navets « La Nonne » et sa suite). Heureusement, « Immaculée » n’invente certes pas l’eau chaude mais il investit un couvent sans embrasser ces lieux communs de l’horreur pour rester plus terre-à-terre. Et le film s’avère être une production bien plus qualitative et revigorante que les rejetons suscités. Déjà, un bon point appréciable : le long-métrage n’use quasiment jamais des sempiternels jumpscares à la mode avec musique tonitruante et effets pseudo-chocs pour nous faire sursauter. Ici, la peur vient plutôt de l’atmosphère mortifère de ce couvent et des agissements étranges y ayant cours.
On peut aussi clairement affirmer que la prestation de l’actrice qui monte encore et encore, Sydney Sweeney (découverte dans la sublime série « Euphoria » et la toute aussi géniale première saison de « The White Lotus »), fait partie des bons points de ce petit film fantastique. C’est sa seconde collaboration avec le réalisateur Michael Mohan après le film de plateforme « Les Voyeurs ». Et celle-ci empoigne ce rôle délicat avec bien plus d’investissement et de justesse de jeu que le tout-venant des comédiens engagés pour ce type de films. Ensuite, Mohan soigne aussi bien sa mise en scène que ses effets. La direction artistique est propre, presque raffinée même, et il nous gratifie de plan en totale osmose avec le décorum religieux de ce couvent. C’est beau à regarder et on a, en outre, l’avantage d’un long-métrage resserré et rythmé qui ne laisse aucune place à l’ennui.
Maintenant, il est clair que « Immaculée » n’invente rien et pioche même dans pas mal de films plus ou moins vieux tels que toute l’armada des œuvres invoquant Dieu de manière ténébreuse. On pense aussi un peu à l’un des films du genre les plus sous-estimés qui soit même s’il a un peu vieilli : « Stigmata », une petite claque pop horrifique à l’époque. Et la dernière partie du film, après avoir fait admirablement monter la tension, fait penser un peu et toutes proportions gardées à « Midsommar » ou au remake de « Suspiria », tous deux des monuments d’elevated horror. On déplore tout de même que le script soit si basique et linéaire, sans grande surprise même, et que les tenants et les aboutissants de tout cela soient paradoxalement quelque peu nébuleux et mal expliqués. Mais le côté extrême du dernier acte et de nombreux effets gores inattendus et réussis satisferont les amateurs du genre (comme le plan final qui en est le parfait exemple). En somme, voilà une petite série B horrifique parfois proche du giallo (par son contexte italien et certains effets baroques) clairement au-dessus de la moyenne du genre et plutôt recommandable et distrayante.
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