Illégal

La force du film repose aussi en grande partie sur les épaules de l'héroïne, présente dans presque tous les plans, qu'Anne Coesens illumine par son jeu à fleur de peau.

On peut saluer un scénario bien ciselé, couplé avec un montage serré et intelligent. Ajoutons à cela une mise en scène nerveuse et haletante. Et vous avez ici une bonne histoire.

En donnant un visage humain autant aux immigrantes qu'aux responsables du centre, Masset-Depasse évite le piège du film-pamphlet ou celui du manichéisme. Qui plus est, il parvient à maintenir la tension du drame de l'héroïne dans ce huis clos étouffant et prenant. On regrette toutefois sa volonté de terminer sur une note d'espoir par une fin cousue de fil blanc.

Pas qu'Illégal soit maladroit (quoi que, cet affreux dernier plan au ralenti semble d'une maladresse…) ou mis en scène sans profondeur ni intelligence. Pas non plus qu'il soit éthiquement contestable. Au contraire. Comment être contre la vertu? Mais quelque chose, dans ce film, bloque.

Mais même si le réalisateur résoudra son intrigue en passant par un mouvement de masse beaucoup trop simplifié, voire naïf, c'est néanmoins toujours avec la même force dramatique que ce dernier réussira à mener son navire à bon port, bien appuyé par des interprètes incarnant toute la force de caractère de ces êtres se battant avant tout pour conserver leur dignité.

If you're claustrophobic, you might want to steer clear of Illégal, Olivier Masset-Depasse's powerful film about illegal immigrants in Belgium. I say that not to prevent anyone from seeing it, but to emphasize the stir-crazy sense of powerlessness that writer-director Masset-Depasse and actress Anne Coesens create.