Enchanted avait été une belle surprise dans le paysage cinématographique en 2007. C'était l'une des premières fois que Disney se permettait de se moquer de lui-même, de son empire de princesses et de ses valeurs candides. La suite a été évoquée à de nombreuses occasions au fil des ans, mais c'est seulement 15 ans plus tard qu'on aura enfin la chance de retrouver la rafraîchissante Giselle et ses chants cathartiques.
La princesse d'Andalasia s'est bien adaptée à la vie à New York. Elle a épousé Patrick et ils ont eu un enfant. Mais, Giselle ne se sent plus aussi bien qu'elle l'était dans la Grosse Pomme et espère trouver le bonheur pour toujours en déménageant en banlieue. Giselle, Patrick, leur bébé et Morgan, la fille de Patrick, emménagent donc dans la ville de Monroe. Mais, les nouvelles règles auxquelles doit se soumettre Giselle et la présence dictatoriale de la chef de la communauté, Malvina Monroe, viennent faire de l'ombre au bonheur tant espéré de Giselle. Celle-ci fera donc appel à la magie d'Andalasia afin de transformer son nouveau patelin en conte de fées. Par contre, il y a certains détails qui lui avaient échappé, dont la place qu'a la belle-mère dans tous les contes de fées...
On retrouve la même joie de vivre et la même pureté dans Disenchanted que dans le film précédent. Les nombreuses chansons sont entraînantes, les chorégraphies sont spectaculaires et les costumes colorés, tout droit sortis des classiques d'animation de Disney. La scène dans laquelle Giselle découvre son nouvel environnement magique et chante avec ses électroménagers est tout aussi burlesque que festive. On fait ici référence aux objets vivants de La Belle et la Bête. D'ailleurs, on retrouve partout dans le film des références aux films cultes de Disney. Il faut être très attentifs (et connaisseurs) pour toutes les remarquer.
Même si Disenchanted possède de grandes qualités techniques et morales, son scénario n'est pas à la hauteur du premier film. L'idée qu'une princesse s'échappe d'un conte de fées animé pour débarquer dans notre monde était originale, mais si, dans la suite, on ne fait qu'amener le conte de fées dans notre monde, ça manque un peu d'imagination... Tout est tracé d'avance, il n'y a pas beaucoup de surprises dans cette trame narrative. L'humour aurait aussi pu être plus incisif. On reste la plupart du temps dans le lieu commun. Heureusement, le lourdaud prince Edward est toujours là pour installer un malaise et l'adorable suisse Pip vient mettre un peu de pitreries dans le mix.
Amy Adams trouve la bonne balance entre la naïveté d'Andalasia et l'austérité de la réalité. Le fait que Giselle ne comprenne toujours pas l'ironie malgré ses 15 ans à vivre à New York fait d'elle un personnage d'autant plus touchant. Patrick Dempsey semble s'amuser comme un petit fou dans ce nouveau rôle de prince chassant les dragons à l'épée dans sa cour arrière. Il dévoile d'ailleurs des talents insoupçonnés de chanteur et de danseur. Gabriella Baldacchino, choisie pour jouer la petite Morgan devenue grande, fait aussi un travail remarquable. Le fait que le film s'intéresse autant à la relation d'une belle-mère et sa belle-fille s'avère très moderne et probablement la meilleure idée relevée dans le scénario.
Même s'il n'est pas parfait, ces temps-ci, on a besoin de films comme Disenchanted. Et si on laissait les mots « guerre », « inflation », « pandémie », « crise climatique » derrière pour deux heures et qu'on chantait en coeur notre « Fairy Tale Life »...