Après Harry Potter et Twilight, voici venir The Hunger Games, une nouvelle franchise inspirée de livres pour adolescents qui saura très certainement attirer son lot de jeunes admiratrices, bientôt toutes fascinées par le tir à l'arc. Le principal défi dans une série de films comme celle de Hunger Games c'est de rester accessible, modérément violent pour conserver sa clientèle cible et suffisamment sanglant pour rester crédible - un défi de taille lorsque l'on sait que les prémisses reposent sur un combat à mort entre une vingtaine de jeunes guerriers entraînés pour éliminer l'adversaire. Pour se différencier suffisamment et obtenir l'approbation des férus des ouvrages éponymes, on doit également s'éloigner le plus possible du cliché, de la romance enfantine, des coïncidences discutables et des séquences trop moralisatrices; encore là une tâche périlleuse lorsque l'on s'adresse à des jouvencelles idéalistes.
The Hunger Games parvient (étonnamment) à contourner la plupart des poncifs évidents pour nous livrer une oeuvre complète et bien découpée, malgré ses longues 143 minutes. Bien qu'assez conventionnelle, l'histoire de cette jeune femme courageuse, nommée Katniss, qui lutte littéralement pour sa survie et la chance de revoir un jour sa famille est intrigante, voire passionnante. La jeune actrice Jennifer Lawrence, qui en avait chamboulé plus d'un dans Winter's Bone, dévoile l'étendue de ses talents d'interprète grâce à ce personnage aux nombreuses facettes qui convainc très rapidement le public par son intégrité et son impétuosité. Josh Hutcherson est aussi très éloquent sous les traits du valeureux partenaire de Katniss, Peeta.
Dans ce genre de production, la surexplication, l'infantilisation de public n'est pas inhabituelle; on a tellement peur d'être mal ou incompris qu'on prend le spectateur par la main pour l'amener jusqu'à l'explication la plus minutieuse possible. Encore ici, Hunger Games se détache du stéréotype et ne rabaisse pas impunément l'auditoire, comme tant d'autres le font (je ne nomme pas Twilight, mais j'y pense). Les créateurs ont compris - enfin - qu'il est inutile de justifier chaque geste et décortiquer chaque action; le public n'est pas naïf, ni retardé, il comprend que des personnages puissent mentir ou trahir sans qu'on le surligne au crayon jaune.
La réalisation de Gary Ross est soignée et efficace. Quoique la caméra à l'épaule est surutilisée - elle est acceptable dans les scènes de panique, de cascade, de course effrénée, mais lors d'un dialogue anodin, elle devient désagréable -, et que le maquillage et l'habillement des citoyens des districts fortunés les font ressembler à des clowns, à des créatures inhumaines (peut-être le but, mais définitivement une barrière au réalisme), la plupart des images, léchées, et la qualité du montage sonore font de Hunger Games un film pour adolescent d'une qualité technique supérieure.
La direction artistique a également réussi à faire d'un sujet d'une violence difficile à nier, un long métrage familial convenable. Le film nous montre des enfants morts, quelques goutes de sang et des gestes sauvages (comme des cous brisés sonnants), mais rien pour effrayer et/ou indigner la galerie. Cette télé-réalité extrême parvient à éviter de nombreux pièges associés à son genre cinématographique et saura, sans contredit, charmer son public-cible juvénile et autres vieux curieux, tout aussi sensible à une bonne histoire d'amour et de loyauté que les jeunes cinéphiles.
Quoique la caméra à l'épaule est surutilisée et que le maquillage et l'habillement des citoyens des districts fortunés les font ressembler à des clowns, à des créatures inhumaines, la plupart des images, léchées, et la qualité du montage sonore font de Hunger Games un film pour adolescent d'une qualité technique supérieure.
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