La technique de diviser le dernier livre d'une série afin d'en faire deux films distincts en a été une particulièrement populaire dans les dernières années. Après Harry Potter et Twilight, voici qu'on nous présente la seconde partie de cette fragmentation du dernier tome d'Hunger Games. Comme l'histoire de Katniss et de sa vendetta contre le Capitole paraissait assez complexe, on a d'abord cru qu'elle pourrait être racontée en deux volets sans trop de verbiages parasitaires... Malheureusement, nous avions tort.
Cette deuxième mouture de La révolte est d'autant plus bavarde et redondante que la précédente. Si la première partie renfermait une rage silencieuse qu'on aimait voir s'accroître au fil des minutes et des heures, ce chapitre-ci piétine et déraille à quelques reprises avant de trouver son rythme de croisière et de s'épanouir comme on aurait voulu qu'il le fasse après L'embrasement. La toute fin de la série - les quelques dernières minutes/dernières pages - est des plus décevante. On s'imaginait bien que l'auteure n'allait pas conclure sa saga dans un carnage, mais devait-on se rendre jusqu'aux arcs-en-ciel et aux papillons?
Le combat final, par contre, est aussi enlevant qu'espéré. La course folle dans les égouts, les astuces des rebelles afin d'éviter les pièges mortels du Capitole, les altercations entre l'imprévisible Peeta et Katniss offrent tous de bons moments. Il est simplement dommage que cette tension dramatique n'arrive qu'en toute fin de saga. Notons également que les effets spéciaux sont à la hauteur des millions de dollars dépensés pour les réaliser. Les monstres qui se meuvent dans les canalisations sont si terrifiants qu'ils pourraient être à eux seuls responsables du sceau « déconseillé aux jeunes enfants » apposé sur le film par la Régie du Cinéma.
Ce film nous permet de renouer avec la profondeur des écrits de Suzanne Collins. Il y avait dans cette cité monarchique bâtie sur la terreur et la violence une analyse intéressante de notre propre société. Évidemment, pas de quoi crier au Prix Nobel de philosophie, mais en comparaison à Twilght, nous avions ici une profondeur notoire et gratifiante. Dans cette deuxième partie, on retrouve un peu de cette critique sociale qui nous avait charmés dans le tout premier chapitre de la série. Ces séquences offriront même certains revirements inattendus à ceux qui n'ont pas préalablement lu le livre dont est inspiré le film.
Tristement, The Hunger Games: Mockingjay - Part 2 est probablement le moins bon des quatre opus. Le film semble prisonnier d'une latence dont il n'arrive à se défaire qu'à quelques dizaines de minutes avant la fin. Question de rester positif face à tout ça, soulevons le travail de direction photo toujours fidèle et la brillante interprétation de Jennifer Lawrence, qui a fait de Katniss, une superhéroïne des temps modernes de laquelle bien des jeunes peuvent s'inspirer.