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Boum nécéssaire.
Des œuvres comme celle-là on n’en voit pas tous les jours. Et c’est un compliment. « Sabotage – How to blow up a pipeline » est ce type de long-métrage engagé, contestataire, polémique, virulent et pamphlétaire comme il y en avait beaucoup dans les années 70 et 80. Ce genre de film qui secoue, qui incite au débat et scinde par ses partis pris radicaux. Et qui fait cruellement défaut dans le cinéma contemporain, même indépendant. On y suit un groupe d’activistes écologiques, des écoterroristes comme on les appelle, qui projette de faire sauter un pipeline dans le sud du Texas de manière artisanale. Leurs raisons sont variées mais ils se positionnent tous comme des militants voulant faire bouger les choses et impacter le système en place. Et le film prend clairement position pour le terrorisme en faveur de la planète.
La cause est louable, les moyens beaucoup moins pour certains, la moralité et des questions éthiques concernant ce type de modus operandi pour faire résonner une cause rentrant forcément en compte. Mais « Sabotage – How to blow up a pipeline » choisit d’aller au bout de ses convictions, quitte à non pas choquer mais provoquer des réactions. Le fond ne plaira donc pas à tout le monde (surtout les bien-pensants), il divisera assurément, mais on ne pourra pas dire que le script n’ose pas, qu’il est hypocrite ou encore timoré, bien au contraire. La charge contre les puissances pétrolières et un certain capitalisme est claire, frontale et incisive. Et chaque protagoniste a des motivations qui sont louables expliquées de manière individuelle grâce à un montage malin qui les présente à tour de rôle durant tout le film. Le reste étant destiné à l’opération, cela permet d’éviter les répétitions ou la lassitude.
Et à ce niveau c’est tout aussi réussi. En effet, le mise en scène de Daniel Goldhaber (réaliste du film d’horreur low cost et plus qu’oubliable « Cam ») est en totale adéquation avec le propos. Elle est anxiogène, directe et étouffante. On suit les préparatifs, le sabotage en lui-même et ses conséquences de manière limpide, accroché aux basques de ces individualités réunies pour une cause juste à leurs yeux. La bande sonore est tout aussi anxiogène et participe beaucoup à la sensation de tension permanente qui parcourt « Sabotage – How to blow up a pipeline ». On sort de là sonné et persuadé d’avoir vu quelque chose de peu commun. Cela manque de moyens, c’est très factuel et peut-être que plus de développements aurait densifié le propos mais le message passe avec force et fracas. La réflexion qui se fait en sortant de la salle prouve bien qu’on a vu une œuvre courageuse et rare.
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