Le troisième opus d'une franchise est rarement le plus inspiré. On dira souvent que les scénaristes ont épuisé le sujet et que la formule n'a pas été suffisamment renouvelée pour parler d'une réussite fracassante. Nous affirmerons la même chose cette fois-ci. Cette idée de dépeindre un hôtel, tenu par le grand Dracula en personne, où les monstres pouvaient se reposer sans craindre les jugements ou les attaques-surprises des humains était originale et rafraîchissante. Il était fort intéressant de redécouvrir ces personnages - souvent inspirés de culture populaire, comme l'Homme invisible, la Momie ou le Loup-garou - dans un contexte de détente, entre amis.
Dans ce nouveau chapitre, Dracula, sa fille, son gendre, son petit-fils et tous ses amis participent à une croisière de monstres. Encore là, découvrir ces légendes du cinéma d'horreur dans un cadre aussi frivole est amusant. Voir le terrifiant comte Dracula danser sur « 24K Magic » avec une chemise hawaïenne et de petits shorts blancs s'avère une expérience surprenante que nous ne sommes pas prêts d'oublier.
Évidemment, nous sommes loin ici du contenu d'un Wall-E ou d'un Inside Out. Hotel Transylvania 3: Summer Vacation est un divertissement sans tracas ni prise de tête. Il y a bien une morale (l'apparence physique n'a pas d'importance, c'est ce qu'il y a à l'intérieur qui compte), mais le but ici n'est pas d'éduquer le jeune cinéphile. Le film de Sony Pictures Animation veut distraire, divertir, désennuyer, faire rire et égayer le quotidien des enfants. Parce qu'il faut le dire, les parents s'amuseront un peu en visionnant Hotel Transylvania 3: Summer Vacation, mais jamais autant que leur progéniture qui se désopilera à regarder Dracula péter après avoir mangé de l'ail ou le géant chien Grelot couvrir de bave tous ceux qu'il croise.
La trame sonore pop et actuelle s'accorde parfaitement avec l'esprit fringant du film. On y retrouve des pièces de Pitbull, DNCE, Macklemore, Tiesto, Joe Jonas et Fifth Harmony. On peut même y entendre « la chanson la plus positive et entraînante depuis le début des temps »; il vous faudra voir le film pour savoir de quel titre il s'agit! Nul doute que les enfants se dandineront sur leur chaise pour imiter les mouvements enflammés des personnages et que les parents auront un petit sourire en coin du début à la fin.
On ne peut nier, par contre, qu'on espère des oeuvres d'animation plus complexes et étayées que celle-ci. La trame narrative est d'une simplicité accablante (ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose, mais on sent ici qu'on aurait pu raffiner le propos davantage) et les situations, comme leurs dénouements, s'avèrent plutôt prévisibles. Sony a fait beaucoup d'argent avec cette franchise, mais après trois opus, on espère que la boucle soit bouclée et que la compagnie laissera place à de nouvelles idées. Drac peut retourner dans son cercueil, son heure de gloire dans le cinéma d'animation tire à sa fin...