Hors-la-loi

What's lacking is any debate over whose side we should be on.

Une fable prenante quoiqu'un peu lourde sur le désir d'indépendance de citoyens maghrébins.

La seconde partie, au ton souvent didactique, est plombée par un excès d'effets spectaculaires et des ficelles dramatiques peu subtiles, qui enferment les personnages dans des archétypes. La portée du film à la réalisation pourtant musclée s'en trouve compromise.

La réalisation de Rachid Bouchareb est particulièrement bancale, naviguant difficilement de l'intime des rapports fraternels au spectaculaire affecté des scènes d'action, avec abus d'allers-retours dans le temps. S'y ajoutent maladroitement des intermèdes sentimentaux plaqués.

Mais pour la puissance de tir et l'originalité, il faudra repasser : ce film ne dérange rien, ni le cinéma, ni l'Histoire. Il reste un condensé utile pour en savoir plus. Une amorce de plus...

Le genre retenu par Bouchareb brouille les pistes, porte à l'exagération, à certaines invraisemblances, voire maladresses. À chaque film historique revient le même débat : est-ce juste du cinéma? Où s'arrête la responsabilité du cinéaste, son devoir d'exactitude, où commence sa liberté d'artiste?

Pourtant, ce ne sont pas tant les torts faits aux Algériens par la puissance coloniale qui intéressent Rachid Bouchareb, que ceux qu'ont infligés les combattants à leurs compatriotes.

Scénario scolaire, dialogues pontifiants, interprétation chaotique, reconstitution lourdingue... Effarant échec artistique, le film de Bouchareb est, de surcroît, politiquement inoffensif.