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LaBeouf Therapy.
Shia LaBeouf faisait partie d’une catégorie d’acteurs qu’on pourrait qualifier d’enfants/adolescents stars. Mais comme la plupart d’entre eux qui ont connu la gloire trop vite, il s’est fait broyer par le système. Et désormais, ce sont davantage ses frasques people et ses excès en tous genres qui ont fait les choux blancs des magazines plutôt que ses performances sur le grand écran. Pourtant, à l’heure actuelle et de manière sporadique, l’acteur nous offre des compositions très réussies dans des films indépendants tel que le très joli « The Peanut Butter Flacon ». En écrivant « Honey Boy », il nous propose de revenir de manière que l’on sent fortement biographique sur son enfance d’acteur chapeautée par un père à la fois alcoolique et violent mais aimant. Ce petit film indépendant est donc une sorte de catharsis ou de thérapie personnelle pour l’acteur où il interprète également le rôle de son père tandis que Noah Jupe et Lucas Edges jouent respectivement son rôle enfant puis adolescent.
C’est d’ailleurs ce trio d’acteurs qui fait pour beaucoup dans le plaisir que l’on a à regarder « Honey Boy ». Ils sont tous trois plus vrais que nature et leurs prestations sont clairement au-dessus de toute critique, si bien sûr Shia LaBeouf ne vous horripile pas à cause de ses déboires personnels. Hormis cela, le film alterne moments de grâce et séquences plus anecdotiques et pas forcément passionnantes. Mais certaines scènes sont vraiment belles voire poétiques. Presque en apesanteur par leur tendresse et leur côté envoûtant. On pense notamment à cette scène, casse-gueule mais ici très réussie, où le jeune Noah Jupe expérimente le désir charnel avec une jeune voisine majeure. Une scène jamais voyeuriste ou putassière qui se révèle sublime et touchante. Et il y en a d’autres, entre rires et larmes, qui font de cette œuvre très autobiographique une chronique au-dessus de la moyenne.
Sinon la réalisation est correcte mais pas forcément mémorable. Elle s’aligne avec ce qu’on peut appeler les canons du cinéma indépendant américain : cadrages serrées, grain de l’image fort visible ou encore caméra portée à l’épaule avec image qui tremble. Toute la panoplie du genre est là mais c’est plutôt raccord avec ce qu’on raconte dans « Honey Boy ». Il y a quelques facéties de mise en scène originales comme celles avec le poulet mais cela reste discret. Le fait d’alterner les séquences entre deux périodes du passé (l’acteur enfant puis l’acteur adolescent) permet avec logique de nous montrer les conséquences de la relation toxique entre le père et son fils. Cette sorte de psychanalyse cinématographique de Shia LaBeouf par l’art pourra sembler égocentrique et trop personnelle pour certains, mais « Honey Boy » parvient à faire entendre sa petite musique et une certaine pointe d’originalité avec brio pourvu que l’on ne soit pas allergique au personnage. Un petit film microscopique certes mais tout de même mignon et touchant.
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