Outch! On se disait bien que produire un nouveau Men in Black sans Will Smith n'était pas une bonne idée, mais on a choisi de laisser une chance aux coureurs, question de voir si on saurait nous faire oublier l'absence de l'Agent J. Sony a quand même recruté Chris Hemsworth, Thor lui-même, pour succéder à Smith, mais ce dernier - même torse nu - n'est pas arrivé à nous convaincre.
Cette version « Internationale » de Men in Black est un cuisant échec. Après trente minutes, on a déjà compris quelle direction empruntera le récit. Il s'agit d'ailleurs d'une histoire bâclée, construite de façon malhabile, qui nous rappelle la trame de tas d'autres productions du même genre.
Si au moins les protagonistes avaient été intéressants, on aurait eu quelque chose à quoi nous raccrocher, mais l'Agent H (Chris Hemsworth) et l'Agent M (Tessa Thompson) sont prévisibles et insipides. On a tâché de sauver la mise en introduisant un petit extraterrestre mignon et culoté, mais cet effort-là aussi a été un coup d'épée dans l'eau. Les blagues du petit Piony tombent à plat 100 % du temps et il devient rapidement plus agaçant qu'attachant.
Dans une superproduction comme celle-là, on compte au moins sur les effets spéciaux pour nous satisfaire, mais Sony échoue même à ce niveau-là. En 2019, on ne devrait pas sentir que certaines scènes ont été filmées sur des écrans verts, c'est inacceptable à une époque où Disney peut nous faire croire à un Roi Lion en prises de vue réelles. Men in Black International fait des erreurs de débutants d'un point de vue technique. Les scènes sur la moto extraterrestre et dans le désert sont pénibles à regarder. On a presque l'impression que le studio se moque de notre intelligence. Certains maquillages sont plutôt réussis, mais il ne s'agit pas là d'une évolution par rapport aux films précédents, qui ont toujours offert des créatures esthétiquement soignées.
Dans tout ce foutoir, Hemsworth et Thompson tentent de tirer leur épingle du jeu, mais se retrouvent, la plupart du temps, paralysés par la puérilité des textes. Du côté des Twins, ils démontrent à nouveau leur talent de danseurs, mais ne nous charment pas particulièrement dans ces rôles muets plutôt insignifiants. Même Liam Neeson, qui interprète le chef de la division des Hommes en noir de Londres, s'avère assez insipide. Emma Thompson reste la plus convaincante du groupe.
Le réalisateur F. Gary Gray, un spécialiste du film d'action grand public, a échoué lamentablement sa mission de ramener les Hommes en noir à l'avant-plan. Comme le neurolaser n'existe pas dans la vraie vie, on vous suggère de vous épargner de malheureux souvenirs en évitant le visionnement de Men in Black International.