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Le film des lamentations.
L’adaptation des œuvres de Clive Barker, romancier culte connu pour ses œuvres fantastiques et horrifiques à l’univers gothique et punk singuliers n’est pas une simple affaire. Il a été popularisé au cinéma à la fin des années 80 par deux sagas avec ce que l’on pourrait appeler des croque-mitaines en guise de référence Il y a eu les « Candyman » avec le personnage éponyme et les « Hellraiser » avec Pinheah et ses Cénobites. Si le premier a déjà eu son remake (particulier mais réussi et parfaitement modernisé), le second a eu plus de mal à se faire. C’est le très doué David Bruckner qui s’y colle (on lui doit deux films de genre remarquables, « La Proie d’une ombre » et « Le Rituel »). Le souci principal est qu’après plus de trois décennies d’horreur avec différentes modes et genres, du found-footage au torture-porn en passant par ce qu’on nomme « elevated horror » (les films de genre d’auteur) ou encore le sous-genre des slashers maintes fois resuscité, cette saga étrangement un peu oubliée serait-elle soluble avec un propos actualisé et pourrait-elle encore faire peur ou écœurer des spectateurs blasés de tout? Et bien si le film n’est pas une totale réussite loin s’en faut, il parvient quand même à surpasser certains des gros obstacles qui se mettaient en travers de son chemin.
Déjà la distribution est de qualité et les jeunes acteurs jouent bien même si certaines des situations et des réactions des protagonistes défient parfois la logique. Mais passons. Ensuite, l’imagerie autour de cube maudit et les visions ressenties par ses victimes sont plutôt de qualité. Les maquillages des créatures, les fameux Cénobites, tranchent avec ce qu’on a l’habitude de voir pour le meilleur plus souvent que le pire. Quelques séquences bien gores et ragoûtantes sont au rendez-vous et les amateurs de scènes chocs devraient être rassasiés. D’autres moments se révèlent un peu moins probants malgré des effets spéciaux de qualité (la bataille finale par exemple). On regrette néanmoins que la mythologie entourant ses divers paliers et lamentations ne soit pas plus fouillée. Car il y avait matière à faire plus et rendre ce « Hellraiser » version 2023 plus dense et donc plus intéressant et mémorable. La séquence finale est d’ailleurs de toute beauté dans son horreur extrême. Le film est un peu long mais la mise en place se fait en douceur, creusant les personnages et leurs démons, ce qui n’est pas un mal. Maintenant, comme dit plus haut, le film (et cette saga en général) passe après des années d’horreur et d’innovation dans le genre ce qui conduit à lui enlever le piment et la singularité qu’elle avait dans les années 80. Pas une totale réussite mais un remake qui se regarde et non dénué de qualités en quelque sorte.
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